EDITORIAL

Chers amis, chers auditeurs,

Le 8 octobre dernier, le treizième Prix François Guizot-Institut de France a été décerné à l’historien Olivier Grenouilleau pour son vaste ouvrage consacré à La révolution abolitionniste. Comme l’a précisé Xavier Darcos, chancelier de l’Institut de France, lors de la cérémonie de remise du prix, “ce livre étudie le sujet de l’abolition de l’esclavage, à travers plusieurs dimensions : chronologique, thématique, géographique. Car, si l’abolition de l’esclavage se résume souvent en France à la date de 1848, la question a agité les consciences par-delà les époques et par-delà les frontières”.

Cette démarche globale est heureuse car, comme l’explique Olivier Grenouilleau dans l’entretien qu’il nous a accordé, “longtemps la complexité du phénomène a été gommée : par l’érection d’un culte des grands hommes censés résumer à eux seuls cette histoire, comme Victor Schœlcher en France, ou encore par la concurrence contemporaine des mémoires, ne pouvant s’affirmer qu’en se décousant mutuellement.”

C’est pourquoi, en complément de cette émission et de quelques autres présentant la pluralité des facteurs qui, à compter du XVIIIe siècle, ont convergé pour permettre l’authentique révolution que fut l’abolition de l’esclavage, nous vous proposons, cette semaine, une série d’interventions et de réflexions consacrées aux liens complexes qui se nouent entre politique, droit et histoire. Vous y reconnaîtrez notamment les voix de Jean-Denis Bredin, Pierre Nora, Georges-Henri Soutou, François Terré, Françoise Thibaut, Jean Tulard.

Bonne écoute !

Jean-Robert PITTE

Président de Canal Académie

(1) La révolution abolitionniste, par Olivier Grenouilleau, Editions Gallimard, février 2017, 504 p., 24,50 euros.