Chrys Demange chrysdemange@sfr.fr

auteur illustratrice tél 06 78 28 52 99

Dix enfances d’écrivaines en Champagne Ardenne

Dix écrivaines dont Chrys Demange se racontent, de l’enfance à l’adolescence, leur tendance vers l’écriture, leurs ressentis des évènements du vingtième siècle.

A Corps perdu « porté vers la lumière »

Roman… Un genre nouveau dont les trois quart de l’histoire se déroule bien au-delà de nos frontières…

Les Forces de l’invisible :

Reproduction de faits insolites et authentiques vécus par l’auteur.

Sous la plume de Mélody :

Après «  Les forces de l’invisible » recherche à caractère méditatif

Les énigmes de Favrolles

14 enquêtes menées par deux adolescents. Policier sans crime ni violence pour ados 10/15 ans.

Enquêtes au cœur de la capitale une suite d’aventures aux Enigmes de Favrolles, faisant évoluer les mêmes personnages

L’incomparable descendance du père Jean Rayvanckor

Contes à caractère pédagogique Un ouvrage qui grandit avec l’enfant

Un livre dédicacé - Un cadeau original

Au pays de mes rêves - Oh ! de là… m’entends-tu ?

Dans le cœur d’un poème – 3 recueils de poésies


Biographie …Chrys Demange

Paris…1944.

Voici que ce jour, pas tout à fait comme les autres me permettait d’entrer dans l’existence.

Une arrivée en fanfare, sans tambour ni trompette, mais à grands coups d’éclats de bombes. Celles-ci pleuvaient sur l’hôpital qui devait, à cette date mémorable, recevoir mon humble vie.

C’était le 25 août 1944, date à laquelle résistants et alliés faisaient libérer Paris. Quelques bâtiments furent épargnés, notamment celui qui m’accueillait.

Patriote, je suis née,

En plein cœur de l’histoire,

La ville libérée

Hurlait à la victoire.

Sous les bombardements,

J’apparus à ma mère,

Qui, sous les feux ardents,

Pleurait après mon père.

Après cinq années d’occupation, les parisiens manquaient de tout. En cette période d’après-guerre, il était difficile de se loger et dans leur nouveau rôle de parents, mes géniteurs ne purent que réintégrer la chambre d’hôtel louée en plein cœur de Paris, avec une charge en plus sur les bras. Il fut décidé qu’un seul enfant serait accueilli au sein du couple. C’est donc en fille unique, entourée de mes seuls parents que je grandis.

Mes principales distractions furent, sans aucune hésitation,

la lecture, le dessin, l’écriture et… le rêve.

Je me réfugiais très tôt dans cette douce euphorie. Je m’inventais une autre vie. C’est ainsi que mon esprit se projetait au centre d’histoires inventées de toutes pièces. Je faisais, sans m’en rendre vraiment compte, de ma vie, un véritable roman.

Un conte, parsemé de décors féeriques et dans lequel je me laissais bercer, hors du temps et loin de toute réalité. Cela pouvait se passer à n’importe quel moment de la journée, mais surtout le soir juste avant de m’endormir. Là, je fermais les yeux et m’inventais mille histoires, espérant prolonger celles-ci, jusque dans mes nuits les plus profondes. Cet état était-il dû à notre condition de vie où était-il déjà lié à mes propres gènes ?

A l’école j’étais souvent « dans la lune »… d’après les dires de mon institutrice.

Je partais, suivie de la voix de l’enseignante qui finissait par se perdre dans les airs et que je comparais au vol d’un bourdon. C’était souvent pendant les maths. J’avais horreur de cette matière et tout ce qui s’y rapportait. Je n’étais pas nulle en tout, seulement dans ce que je n’aimais pas. A la maison, je passais le plus clair de mon temps à dévorer les pages de la Comtesse de Ségur. La plume de cette grande dame a enchanté mon enfance.

J’ai lu tous ses ouvrages, des « Petites filles modèles » aux

« malheurs de Sophie », en passant par « Les mémoires d’un Âne » ou « Un bon petit diable ». Ce que madame Mac’Miche a pu me faire rire !

Pendant cet intermède, plus rien autour n’existait, rien d’autre que l’histoire que je tenais à terminer à tout prix.

Ma pauvre mère devait m’interpeller plusieurs fois avant que je ne revienne dans la réalité, ce qui avait le don de l’exaspérer.

Je devais posséder une forte mémoire visuelle car grâce à ces lectures, j’excellais en orthographe, grammaire, rédaction.

Sous l’influence des récitations que l’on apprend en primaire je me passionnais pour la poésie. Je me revois sur l’estrade scandant Molière dans, « Le malade imaginaire ».

J’avais une dizaine d’années.

A l’époque j’aurais aimé faire du théâtre mais, est-il utile de le préciser ? Dans la cour de récréation, j’inventais des contes que je narrais à certaines de mes camarades. Les épisodes se suivaient journellement.

Celles-ci m’écoutaient avec avidité, ce qui avait le don de me motiver.

Très tôt, je m’adonnais à l’écriture et au dessin. J’écrivais tout ce qui me passait par la tête. Je crayonnais des visages, des silhouettes, le chat de la voisine, bref… ce qui s’offrait à mon regard. Plus tard, je composais des textes à caractère poétique que je me plaisais à fredonner sur des airs connus.

J’ai dû quitter l’école très tôt. Souhaitant combler quelques lacunes, par la suite, je me remis à l’étude.

Depuis, je n’ai cessé d’écrire, mais c’est en l’année 2006, qu’un premier ouvrage vit le jour sous les éditions de Dominique Guéniot. Une dizaine d’autres suivront.

Que dire de plus ? Que je reste avant tout, une grande rêveuse. J’aime avant tout… les gens, mon public,

mais aussi…

les animaux, les arts, la poésie, la nature, les promenades au grand air, et… la méditation.

Chrys Demange


Quelques poèmes du recueil :

Au pays de mes rêves…


Lettre à un sans abri

Par un jour de décembre, pas si loin de Noël,

Sous une ambiance grise, un décor hivernal,

Ta demeure est la rue et ce soir sous le gel,

Tu affrontes la bise en cet endroit glacial.

Tu ne demandes rien, juste un peu de tiédeur,

Tu as faim, tu as froid, le monde se renseigne,

Lorsque tu tends la main, voici que tu prends peur,

On t’a volé tes droits, toi qui n’as plus d’enseigne.

Prends un peu de chaleur à la main qui se tend,

Une amitié naissante au tournant de ta vie,

Quelques mots échangés, un regard qui te prend,

Un moment d’émotion teinté de poésie.

Une soupe bien chaude, pour éclairer tes yeux,

Garde tout contre toi, ta vie, cette promesse.

Ton petit chien galvaude, jappe, reprend ses jeux,

Ta jeunesse a des droits, un travail, une adresse.

Elle a lu dans tes yeux la terreur, l’effroi,

T’offre un morceau de cœur, soigne ton apparence.

Une âme qui t’appuie, te redonne la foi,

Soudain il fait très beau en ces temps d’existence.

Dans un coin de décembre, pas si loin de Noël,

La brise se fait douce et le toit amical,

Cette main qui se tend, serait-ce un don du ciel ?

Béni soit cet instant, repoussant l’infernal.


Le poète

Je connais un poète qui se nourrit d’odeurs,

Au parcours d’un sentier, longeant une rivière,

Amoureux de la vie, de la faune, des fleurs,

Arpentant sans relâche la terre nourricière.

Il n’emploie pas la rime, ne parle pas en vers,

Mais, la poésie rôde car il sait s’enrichir

Des dons de la nature, trésors de l’univers,

Quand il arpente bois et forêts par plaisir.

Au profil de son ombre, voici qu’elle découvre

La grâce d’une biche sur un décor ambré,

Paradis au grand air, une autre voie qui s’ouvre,

Un air de poésie aux portes de l’été.

Que leurs pensées fusionnent sur le bord d’un ruisseau,

L’automne a revêtu son décor éphémère,

Dans son lit, chante, roule, serpente l’eau,

Clapotant doucement sous la brise légère.