De notre ambassadeur Gérard Gautier de France.

Seul tu es, seul tu resteras.




Après une longue nouvelle nuit insomniaque,

Cauchemardesque, tourmentée

Faite d’anxiété et remords

La lune impudente, astre morne et pelé,

Aride et déserte, belle que de la Terre

Dans l’insondable bleu galactique.

S’estompait furtivement




Sur le sable gorgé de sang

Ton pas se fait plus lourd.

Depuis des jours et des jours, sans fin,

Tu erres,

A la vaine recherche d’âme qui vive.

Ange de la mort, maudit tu es.

Forcené, tu as persécuté, assassiné

L’impie, l’Autre.

Aveuglé, la parole de fous,

Intolérant, tu as écouté

Et rejeté la sagesse,

Les mots de Paix




Sur le sable gorgé de sang

Ton pas se fait plus trainant

Tu cherches un regard toujours absent,

Tu as trucidé, égorgé, éventré,

Asservi Tes frères,

Enfants, Femmes, Vieillards

Tous innocents.

Tu as détruit l’Œuvre des Hommes.

Anéanti le passé, créé le rien,

Une Terre vide de vie, sanglante.

Vers les limbes, pour toi et les tiens,

A jamais interdites, tu chemines...

Nulle beauté à découvrir

Nul humain à rencontrer.

Tu sens la mort, tu es la mort.




Sur le sable gorgé de sang

Ton pas se fait plus hésitant

Tu as fait tienne une Religion

L’a crue, à toute autre, supérieure,

Fanatique tu as oublié

Que toute croyance se respecte,

Que croire en la vie, en l’enfant qui s’éveille

Au vol de l’oiseau

Au nuage qui fuit vers l’ailleurs

Au sourire-fleur de l’innocence

Est bénédiction.

Toute vie se mérite

Se partage et non point se soustrait

Le nier est folie, crime.




Sur le sable gorgé de sang

Ton pas se fait plus angoissé

Dans ta quête assassine

Tu as tué tes gourous.

Maintenant tu es seul, ébranlé dans tes croyances.

Tu voudrais pouvoir, revenu à la raison,

Regarder l’eau fuir,

Ne pas arrêter son cours

Pour qu’en partage, en aval, un inconnu,

Ton frère, puisse assouvir sa soif.

Mais nul Être ne la boira.

Tu hurles sans écho que nulle Divinité

Demande et mérite

Que Dieu unique elle soit.




Sur le sable gorgé de sang

Ton pas se fait encore plus chaotique

Tu appelles, en vain,

Tremblant, quémandant

L’aide d’un humain,

Pour éparpiller en offrande,

Sur la Terre, les graines d’Humanité.

Mais trop tard,

Tu as créé le néant

Seul tu es,

Tu resteras seul,

Condamné à l’errance.




Là-bas se lève, Créateur

Le Dieu Soleil !