De notre ambassadeur PIERRE FOSSEPREZ de FRANCE.


Qu'est-ce que c'est être messager ?


Est-ce que ce ne serait pas d'abord reconnaître l'autre, qui que ce soit, quelque soit son comportement, comme un messager d'amour lui aussi ?
Vivre ce que je veux dire plutôt que de dire ce que l'on pourrait vivre...
Comprendre que, ce que je voudrais tant partager avec l'autre parce que je me dis que, si les autres savaient ce que je sais, tout irait tellement mieux, c'est peut-être une réponse à une question que je ne me pose pas ? Un effet miroir ? Qui suis-je ?

Si je suis tout l'univers, du plus petit grain de poussière à l'ensemble des galaxies. Si je suis tout mon environnement, la nature et les cheminées d'usines. Si je suis l'autre et que l'autre est moi aussi... L'autre émoi ?
Alors, si je suis tout cela, et que j'éclate de rire à m'en essorer les boyaux, est-ce que je n'agis pas sur tout l'univers ? Si je m'émerveille de tout ça comme un gosse devant un sapin de Noël, même si je ne comprends rien, est-ce que je ne me remplis pas de gratitude ?
Et si j'arrête d'accuser l'autre, de montrer l'autre comme coupable, que je ne vois plus que moi comme seul responsabe, capable de réponse ; si je ne vois plus que moi comme fautif, alors je peux réellement devenir créateur, non ?
Rien à voir avec la théologie de la rédemption, pôvres pécheurs ! Jésus n'a jamais dit ça, ce n'est que le résultat d'une adaptation à fin de pouvoir.
Cela consiste simplement à remettre son Ego à sa place. Pas vouloir le dépasser ou le faire taire, ah ben non ! Le considérer comme un ami. Lui expliquer : Regarde ! Si je suis, alors tu es aussi, comme le serpent de lumière en se dressant dresse avec lui le serpent d'ombre. Alors, là, l'Ego déballe toutes les pièces de ta vie, celles que tu as oubliées, celles dont tu n'as même pas conscience parce que ce sont des conséquences de ce que tu as vécu, dont tu n'as pas pu voir les résultats. Alors, en réunissant les pièces de ce puzzle de ta vie, tu te dis : Mince ! J'ai fait tout ça, moi ?
Alors l'Ego devient serviteur, comme l'ami servira toujours. L'Ego est comme l'argent : mauvais maître mais excellent serviteur. Comme lui, il ne se fatigue jamais et ne demande que de servir, quand il a compris qu'il pouvait servir sans être asservi pour autant...
Comment faire ? Que faire ?
D'une part, je sais que tout est parfait, d'une magnificence qu'aucun mot ne pourra jamais exprimer. Ouais... Mais ça, c'est vu d'une autre vibration qui n'est pas celle-ci ?
Hè ! Va savoir...
Je sais que, en comprenant que je n'ai pas à changer le monde, je n'ai pas à changer les gens... Et non, je n'ai pas à me changer moi ! Alors, je peux passer du silence de la plénitude à la plénitude du silence.
Mais d'autre part, je vois ceux-là qui souffrent, à ramer dans le sable parce que c'est le seul mouvement dont la faim les laisse capables. Ceux-là qui meurent de misère alors que d'autres sont malades d'avoir trop.
Alors je me souviens...
Je me souviens la brûlure des épines dans les os du crâne. La douleurs des injures, des crachats, des coups. Je me souviens les dents serrées pour ne pas hurler sous la douleur des chairs déchirées, à la limite de la syncope, aveuglé par ma sueur et mon sang. Je me souviens le contact du bois sur ma peau, du goût de fer dans la bouche quand les clous traversaient mes chairs...
Je me souviens mes hurlements de toute cette souffrance libérée après deux mille ans, à déchirer les tympants de l'univers. Qu'est-ce que ça change, pour celui qui souffre, de savoir que j'ai souffert aussi ? Que j'ai traversé les épreuves de cent vies en une seule pour être là aujourd'hui ?
Tu voudrais être messager ?
En es-tu bien sûr ?
Alors va sur les chemins, les mains vides et le coeur plein.
Là, en marchant au nom de l'amour et de la Paix, toutes les richesses seront les tiennes, toutes les familles seront la tienne, toutes les maisons seront les tiennes !
Va, lève-toi et marche, écoute, aime et T'es-toi !
Sois, car je suis...
Ou encore : éclaire le monde de ton rire, le reste ne t'appartient pas !