De notre jeune ambassadrice LAURA CAROLINA ISAZA MEJÍA de Colombie.

En vue d’être un instrument de paix, j'ai trouvé de nombreuses parcelles de moi-même que je dois transformer et peaufiner pour la paix. Je vis dans un pays en conflit armé, cela fait 50 ans.

Affectée par le trafic de drogue et les grands contrastes socio-économiques, m’ont permis de comprendre l'urgence de la paix, non seulement comme réalité extérieure, mais, fondamentalement, en moi.

Je sais que nous tous, les jeunes qui sommes ici, nous représentons un groupe,non seulement avec lequel nous travaillons pour la paix car nous sommes d’accord sur certaines compréhensions du monde.Nous représentons ici le monde entier, une multitude de gens qui aiment, mais qui ont encore du mal à vivre ensemble.

C'est pourquoi je désire vous raconter une expérience de paix intérieure, car c'est là que tout se cultive. Ces jours, dans mon pays, comme dans de nombreux autres d'Amérique latine, nous vivons des tensions politiques, des marches d'étudiants, des manifestations civiles qui expriment du mécontentement.

Ces images de lutte paraissaient être un film de ce que j’ai expérimenté en mon for intérieur, car, en moi, j’éprouvais aussi de l’insatisfaction, de la peur,mais, en dépit de cela, cela restait l’endroit confortable de mon petit monde immunisé, parce que l’amour m’avait toujours paru une expérience réservée aux gens plus courageux que moi.

Ainsi donc, représenter mon groupe de personnes, en accord sur la manière de comprendre le monde, me semblait très esthétique, superficiel. Par conséquent, je suis entrée en de multiples contradictions avec mon véritable objectif d’être instrument de paix.

J'ai parlé avec quelques amies appartenant au groupe et j'ai compris que la paix, doit d’abord partir de moi, exigeait que je communique mon ressenti, afin de pouvoir le légitimer en l’autre, avec l'autre. Ne sert à pas grand-chose une paix isolée, en laquelle rien ne me touche et que je ne peux partager.

Je continuai à cheminer avec cette idée et décidai de faire un pas en avant avec le projet Living Peace, en le faisant connaître là où je travaille. Je suis enseignante dans une bibliothèque. Il a vraiment fallu casser mon ego, car, pour construire la paix, il faut la vivre à la première personne, il faut s’exposer, la prêcher par la vie, par l’humilité d’être mise en évidence, de sorte que mes collègues sachent que je me trompe, mais, aussi, que je vis pour un idéal infini: l'Amour.

Reconnaitre également que, voyant ma disponibilité pour être son instrument, Dieu opère dans le cœur des personnes : elles accueillent chaque aspect du dé de la paix avec une telle satisfaction et un tel intérêt que je réalise à quel point le monde a besoin de parler de l'amour, comme d’un lieu politique, au large, de comprendre le pardon, d’expérimenter l’amour de Dieu parmi nous.

Non seulement au travail, mais aussi dans ma famille, où nous vivons de nombreuses situations délicates de santé, la mort est une expérience récurrente. Comprendre qu’embrasser cette réalité de la vie est aussi une contribution à la paix, de même qu’accepter les changements, aussi douloureux soient-ils, avec amour. Y voir la grandeur de la paix construite entre tous, non pas parce que tout est parfait, mais parce que nous réussissons à lestransformer et à y voir un chemin de sainteté, de bonheur authentique.

Je sais que nous sommes venus dans ce monde, pour aimer et être heureux. J'ai compris que vivre la paix, c'est aussi me risquer à être ce que je suis, ne pas vivre à moitié, tout donner de moi-même en chaque endroit, identifier le feu que j’ai en moi, pour l'aimer et le garder, renforçant ma relation avec Dieu, Lui qui habite aussi en qui est à mes côtés. Je continue à apprendre avec persévérance sur cette aventure d'être, de cultiver la paix dans chaque relation que je construis, sans éviter le conflit ni ignorer les difficultés, sinon les vivre dans mon engagement à la paix.

Il y a des choses que je continue à découvrir sur moi, certaines restent un défi dans nos relations, car il y aura toujours quelque chose en quoi faire l'expérience du conflit ou à le différer ; je crois que l'important est de reconnaître que notre ADN est fait de paix, et que, dans chaque respiration, nos intentions et actions deviennent de plus en plus un aliment pour le monde d’où fleurit la paix.