De notre ambassadeur Jean-Louis Vallois de France.

MES DERNIERS VERS

Je voudrais offrir ces vers

À tous ceux qui souffrent,

Loin des offrandes de l’univers.

À celles somnolant où le vent s’engouffre,

Loin des biens que les métropoles gaspillent.

Et dans des villages que des avions torpillent.

À Cosette qui portait un seau trop lourd.

À cette fenêtre qui n’entrevoit plus la paix.

Et ses enfants qui ne fredonnent plus l’amour.

Mais dont le silence nous impose le respect.

Elle semble si vulnérable cette colombe,

Qui s’élève au-dessus des tombes.

Je voudrais offrir mes derniers vers,

À ceux qui déambulent sur un chemin sans fin,

Ouvert à tous les revers et les travers

De pauvres hères poursuivis par des fantassins,

Que l’indifférence métamorphose en cailloux.

Et que la faim finit par plier les genoux.

Je voudrais du courage pour renverser l’indifférence,

Écarter cette fenêtre pour que le bonheur survienne,

Répandre dans la rue fatiguée des mots de tolérance.

Et je voudrais ce courage pour qu’on se souvienne :

Qu’elle paraît si vulnérable cette douce colombe,

Qui s’élève en pleurant au-dessus des tombes.

Rien qu’une marée de bras qui se soutiennent,

Loin des idées teintées rouges sang.

Car je voudrais tant qu’on se souvienne,

Même s’il faut se livrer aux quarantièmes rugissants,

Qu’elle est si vulnérable cette douce colombe,

Qui s’élève en pleurant au-dessus des tombes.