Extrait du livre : DE RUPESTRE MEMOIRE de Marc DELOUZE :

...

Les menstrues du soleil n’ont pas d’odeur

Pier Paolo Pasolini

Toute parole se déchire aux ronces des images

les mots

les pauvres mots sont des haillons qui trainent leurs lambeaux de sens

sont des peintures aux couleurs délavées, pourtant…

je suis venu assister au ballet des menstrues du soleil

les chairs transparentes cherchent le chant

lointain

des sirènes fatiguées comme des vases retournés

Tout autour de ces corps invisibles

flottent de grands manteaux d’ombres

pensées enfuies

désirs sans objet

L’espace est un tambour

les membres frappent à l’aveugle

le vent s’écorche aux barbelés des gestes

des pieds on ne distingue plus que les nerfs

cordes d’un instrument désossé

Dans un effort désespéré

ils agitent les dernières flaques de leur existence

au son d’une musique crucifiée