Extraits poétiques d'ITHACA n°614, 615, 617, 618, 619 et 620.
Par Martine Gilhard, jeudi 27 février 2020 à 22:20 :: Les parutions :: #3803 :: rss
Extraits poétiques d'ITHACA n°614, 615, 617, 618, 619 et 620.
De la part de POINT EDITIONS d'ALTEA, ESPAGNE.
TERRE
Notre terre vierge
au visage noir
Nous la blessons pour enterrer les morts
qu’elle a enfantés et façonnés d’argile
Six pieds sous terre
suffisent
pour restituer les choses
confiées à sa famille
et pour recouvrir la terre
de terre.
EMAD FOUAD, Egipto (1974)
Traduction : Germain Droogenbroodt – Rafael Carcelén
ITHACA 614
CETTE ÉCHARDE DE NÉANT
Oh toi si éloigné
mais pourtant si intime dans
ta manière sereine de me posséder-
Aimerais-je l’inconnu,
plutôt que toi ?
Est-ce la distance que nous gardons
qui fait naître notre intimité ?
Oh inconnu,
pourquoi ta voix enferme-t-elle
une telle richesse -
une richesse qui dilate
mon coeur faiblissant ?
Oh souffle de vie
suis-je à la recherche des étoiles
d’un rêve qui ne se réalisera jamais ?
N’y a t-il que cet oubli
de l’autre côté de la mort ?
Arrache-moi des ombres
qui décapent ma vie.
Prends-moi, enlace-moi
dans cette écharde de néant
où durant un instant
l’on ressent la perfection.
CAROLYN MARY KLEEFELD, EU
Traduction : Germain Droogenbroodt – Elisabeth Gerlache
ITHACA 615
Cher lecteur,
De plus en plus le Poème de la semaine se propage mondialement. Le Hogir Verlag à Bonn et le Ser Sera Verlag à Berlin viennent de publier en kurde une sélection de poèmes ITHACA de plus de cent poètes originaires de trente pays, déjà publiés antérieurement. Ils sont traduits en kurde par le poète – traducteur Dr Hussein Habash. Le Poème de la semaine est aussi publié de manière hebdomadaire dans différentes revues littéraires roumaines ainsi que sur les sites web en Chine, au Japon, en Bulgarie, en France et en Pologne et chaque semaine également en anglais – espagnol – néerlandais sur
http://www.point-editions.com.
LA FENETRE
Quand ma foi
s’accrochait au faible fil de la justice
et que partout en ville
les cœurs de mes lampes
se brisaient et volaient en éclats,
quand le foulard noir de la loi
bandait les yeux d’enfant de mon amour
et que des fontaines de sang
giclaient des pauvres temples de mon désir,
quand la vie n’était rien de plus,
rien d’autre que le tic-tac d’une horloge,
j’ai découvert que je dois,
de manière absolue et sans mesure
dois aimer.
FOROUGH FARROKHZAD, Iran 1935-1967
Traduction : Germain Droogenbroodt – Elisabeth Gerlache
ITHACA 617
LA MAISON DU MONDE
La petite
fleur de la bougie,
sur la table le pain, le vin
la rose,
la soudaine
blancheur du lit ouvert, -
l’éternité
à partager millimètre par millimètre
avec toi.
EUGÉNIO DE ANDRADE, Portugal (1923 ─ 2005)
Traduction : Germain Droogenbroodt – Elisabeth Gerlache
de : " Oficio de paciencia ", Poesía Hiperión
ITHACA 618
ECRIRE DE LA POESIE
Trouver le fragile équilibre
entre le silence et le mot
entre suivre le chemin
et s’égarer
entre l’indescriptible
et ce qui peut être nommé
à surmonter
le gouffre profond
entre plume et papier.
GERMAIN DROOGENBROODT
Traduction de Elisabeth Gerlache
ITHACA 620
Partida Monte Molar nº 78· Altea, NH 03590· Spain.
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