Je n'ai jamais cru au Père Noël, mais...

Les moins plus jeunes d’entre nous se souviendront peut-être que la fête de Noël jadis n’était rien d’autre que la célébration de la naissance d’un enfant dont on attendait qu’il sauvât l’humanité de sa propre ineptie. Enfants, nous lui construisions une crèche, nous l’accompagnions d’animaux aujourd’hui disparus de notre horizon, de personnages exceptionnels, bergers, rois, et de parents pauvres mais émerveillés et extasiés devant ce prodige : la simple naissance d’un bébé.

Aujourd’hui toutefois, il ne vous aura pas échappé que le souvenir de cet enfant (à la divinité duquel nous sommes libres de croire ou ne pas croire) a quelque peu disparu du champ médiatique au profit du Père Noël, un personnage douteux que je trouve plutôt antipathique, surtout depuis que la couleur de son costume lui fut imposée dans les années 1930 par la société Coca-Cola®.

L’odieux individu, sponsorisé par les commerçants et qui s’immisce dans les foyers tel un indiscret ramoneur, me fait penser, outre son côté secrètement saturnien, à ces dealers qui intoxiquent notre société en distribuant des miroirs aux alouettes propres à nous faire oublier l’essentiel, égarés que nous sommes dans l’infécond narcissisme des smartphones et des réseaux sociaux. Et voilà que nous perdons de vue les principes fondamentaux de notre humanité, à savoir l’oubli de soi-même, la générosité, la bienveillance, la prévenance, bref, l’amour, pour le dire simplement.

C’était cela, la fête de Noël, jadis.

Emmanuel Hiriart, lui, le poète, ne l’a pas oublié. Avec son livre au titre apparemment lugubre, il nous apporte son message d’enfance et nous témoigne de son retour au fondamentaux. Sa poésie est le fruit d’une longue quête des origines. Son précédent ouvrage dans la collection Poésie xxi ne se nommait-il pas A la recherche du roi ?

Remonter aux sources, en l’occurrence la Terre d’où est issu le Christianisme, lui paraissait le meilleur moyen d’orienter l’incertain avenir des Hommes. Emmanuel erre de déserts en tombeaux, de villages en oueds, il dîne frugalement avec des Bédouins, il contemple, il nous apporte sa paix.

Poète ? Certainement. Prophète ? Sans doute aussi. Il nous apprend à faire le vide au cœur de notre vanité et de notre suffisance, de notre vacuité, dont il faut s’extraire pour vivre enfin, il nous incite à naître à la lumière et au silence enfin retrouvés.

...

Jacques André

Emmanuel Hiriart ne voyage ni en touriste ni en historien (même s’il peut l’être de surcroît), mais en poète, si l’on entend par là celui qui est, nous dit Wallace Stevens, « la transparence du lieu où il se trouve ». Celui qui, comme le corps christique, renaît de ce tombeau vide du poème, dans la joie des choses renaissantes. savante simplicité d’une écriture qui sait donner leur intensité de vie à des lieux où l’Histoire « qui ne connaît que le dehors du monde » se fait soudain présence habitée des choses les plus quotidiennes.

Jacques Ancet

isbn : 978-2-7570-0422-7

ISSN : 2100-3939 N° 56

76 pages 20 cm X 14 cm

13 €

vente en ligne : http://www.jacques-andre-editeur.eu/web/ouvrage/435/+N%C3%A9s+d%27un+tombeau+vide.html

Emmanuel Hiriart

Né en 1966, Emmanuel Hiriart a très tôt pris son bâton de pèlerin pour tenter d’épouser le monde en poète (et aussi en ornithologue, en historien, en enseignant, en amoureux, en silence…). À la manière des cours d’au, il s’efforce de rester cohérent au fil d’un parcours fatalement accidenté qui le prépare , de cascades en confluences, à rencontrer un océan qu’il cherche à deviner entre ses mots.

La collection Poésie XXI

Il ne s'agit ici que de poésie. Les textes sont nus, sous l'éclairage sans concession d'une typographie elle-même dépourvue d'artifices. Seule la chaleur du papier, ivoire et bouffant, va permettre aux mots de reposer sur une surface profonde et bienveillante.


A la recherche du roi

" Le poème n'est que l'enregistrement très fidèle de nos erreurs successives ". L'auteur en est fermement convaincu. Par conséquent il reprend sans cesse son poème, et parfois, souvent au moment même où la nuit menace de régner sans partage, parvient à s'évader de l'enfer du recommencement à perpétuité. Une page soudain, ou plutôt un visage qu'elle éclaire, se laisse " traverser comme une vie plus directe et s'éclaire de ce qui reste en lui tendrement obscur, profitant du trouble qu'il éveille en notre mémoire pour aller à la parfaite simplicité ".

Ce livre entend nouer ensemble les thèmes de sa recherche d'une vie et d'une parole plus dense, par la voie incertaine du poème. Travail conscient mais toujours en arrière de la prescience du poème,

" Et paix en nous fidèle

À ce qui nous dépasse

Comme nous aimerait l'éternité. "

12 €


La vraie eau

La vraie eau coule en Chine, entre les doigts d’une marchande de vrais faux vêtements de luxe.

La vraie eau coule de source. Pour s’en abreuver, il faut savoir la recueillir pour la boire dans un verre très simple. Saurons-nous le faire ? C’est compliqué de faire des choses simples, n’est-ce pas ?

Vladimir Martinovski (1974) est poète, écrivain, théoricien de la littérature et traducteur. il est chargé de cours en littérature générale et comparée de la Faculté de philologie Bla E Koneski, Univesrtité Sts Cyrille et Méthode, à Skopje en République de Macédoine. Il a fait des études supérieures et un troisième cycle à cette même faculté de philologie puis un doctorat à l'Université de Paris III - Sorbonne Nouvelle. Il est membre du comité exécutif de l'Association internationale de sémiotique, membre de l'Association internationale de littérature comparée et réseau européen d'études comparatistes.

12 €


Au fil du labyrinthe ensoleillé

« Une élégance et une humilité presque orientale. On en ressort ébranlé.» (Serge Maisonnier).

« On est ici en présence d’une poésie qui sublime l’émotion, colore le monde, dénonce les limites du langage et de la visibilité tout en nous donnant l’amour de la vie ; on est ici en présence d’une poésie qui nous permet de percevoir le réel dans sa totalité vibrante et d’ouvrir l’histoire de notre esprit à la lumière fragmentée de la métamorphose.» (Pierre Schroven).

« Un trouble certain que Michel Dunand ravit au silence, afin d’implanter la méditation et la couleur autour des mots.» (Jean Chatard).

« Dunand dans la lignée des Segalen, Bouvier, Orizet, nous entraîne dans ses lieux de fulgurance.» (Marie-Christine Masset).

12 €


Jacques André éditeur

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69006 LYON

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