L’ADIEU

Déjà elle est là, toute proche, la vieillesse,

tel un arbre sans feuilles. Arrêtons-nous

un instant, ici, sous le ciel,

qui masque d’or les palmiers

et pose ta main sur mon épaule.

Inspirons la lumière qui assombrit

et agrandit les distances : une illusion

compassion d’un dieu. Il recouvre d’or

le cruel adieu à la vie.

Il te faudra revenir, et parcourir à nouveau

le chemin par ce monde tant aimé ;

mon amour et mon silence t’accompagnent.

Mais elle attend encore la nuit :

quand là-haut apparaît la première lueur du ciel

nous prendrons congé et je partirai, seul.

FRANCISCO BRINES, Espagne (1932)

Traduction : Germain Droogenbroodt – Elisabeth Gerlache

de “ El ruido del mundo ”, POINT 1998


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ITHACA 610

Partida Monte Molar nº 78· Altea, NH 03590· Spain