Mai 2019 - No 54 038

Can a book save your life ?

La première vidéo proposée à l’entrée de notre exposition L’Odyssée des livres sauvés pose la bonne question. Un livre peut-il nous sauver la vie ? Tom Shillue acteur, auteur et présentateur américain se livre à une démonstration étonnante : une série de tirs dans divers ouvrages. Lequel résistera et retiendra la balle qui pourrait vous tuer ? A vous de le découvrir.

C’est vrai, un livre peut vous sauver la vie, en tout cas la rendre moins amère. C’est ce que démontre le photographe suisse Gabriel Hill qui a saisi dans son objectif le jeune Nazim, afghan de 26 ans, obligé de s’exiler. Il emporte avec lui son livret de formation d’officier de police, qui symbolise son rêve professionnel (à voir dans l’avant-dernière salle). « Les livres, c’est la vie » a noté un visiteur sur notre livre d’or. Une démonstration à laquelle contribuent des documents souvent exceptionnels, évoqués dans l’ouvrage qui accompagne l’exposition BibliOdyssées, 50 histoires de livres sauvés (Actes Sud/imprimerie nationale, en vente au musée).

Du mercredi au dimanche inclus de 10h30 à 18h.


Dans le sillage de l’Odyssée : rencontre avec Monseigneur Najeeb et Delphine Minoui

Un riche débat en perspective, organisé grâce au soutien de la Fondation Saint Irénée, dans le cadre des Assises Internationales du Roman, autour du thème des livres sauvés. Cette rencontre réunira Monseigneur Najeeb, auteur de Sauver les livres et les hommes (Grasset) qui a contribué à la préservation de 8 000 manuscrits et 35 000 documents de l'Église d'Orient et Delphine Minoui, auteure des Passeurs de livres de Daraya (Seuil).

Nous évoquons Michaeel Najeeb dans notre exposition L’Odyssée de livres sauvés et dans BibliOdyssées, l’ouvrage qui l’accompagne.

Dimanche 26 mai de 11h à 12h30, auditorium des Musées Gadagne, inscription obligatoire sur le site des musées Gadagne, billetterie en ligne, prix : entrée du musée.


Inventer/sauver les lettres

Il y a un an, la Villa Gillet, centre international pluridisciplinaire, introduisait le Villa, son nouveau caractère typographique, réalisé par le Combo. Cette année, le public est invité à participer à la conception d'une troisième déclinaison du caractère : une version grasse baptisée l'Éventuel, dont le dessin sera témoin d’explorations des formes futures de notre alphabet.

Ce travail sur le dessin de la lettre s’achèvera par une exposition dans le cadre des Assises internationales du Roman, qui cette année entrera en résonance avec L’Odyssée des livres sauvés. Des ateliers sur la lettre seront en effet proposés à des primo-arrivants qui seront sollicités pour choisir les lettres qu’ils veulent sauver de leur alphabet d’origine.


Nuit des musées

Pour cette 15ème édition de La Nuit européenne des musées, nous vous accueillons de 19h à 23h30, en accès libre, Samedi 18 mai 2019.

Au programme :

Découverte en compagnie de nos médiateurs de l’exposition L'Odyssée des livres sauvés, sur les pas des livres annihilés, broyés, caviardés, menacés, blessés, spoliés, égarés, censurés, subtilisés, mais triomphant des vicissitudes de l’existence grâce à des sauveuses et à des sauveurs.

Présentation de fanzines autour du Street Art, une sélection de fanzines et magazines qui ont fait l’histoire du mouvement graffiti, prêtée par l'artiste DON (TWA) dans le cadre d'un partenariat avec le Peinture Fraîche Festival (jusqu'au 30 juin).

Démonstrations à l’atelier de composition typographique.

Découvrez un atelier traditionnel d'imprimerie avec ses caractères, ses casses, ses presses à imprimer...et sa typographe !

Démonstrations et rencontres avec des professionnels des arts graphiques.

Gravure, sérigraphie, enluminure, calligraphie n’auront plus de secret pour vous !


Peinture Fraîche Festival : dialogue entre calligraphie et street art dans la cour du musée

Le 5 mai dernier, dialogue de lettres dans la cour du musée entre le calligraphe/ graveur lapidaire Roger Gorrindo et Nordine Berkani (DON), graffeur du groupe TWA (True we Are). La lettre et le lettrage sont l’objet même des recherches, du travail et des créations des deux artistes. Un dialogue sur papier et cellophane suivi par un public nombreux.


Du nouveau à l’atelier

Le saint-jean désigne l’ensemble « pince, composteur, typomètre » avec lesquels on apprend à composer. Philippe Bordais a fait don à notre atelier du « saint-jean » de son père, Christian Bordais, formé à l’École Estienne, compositeur-typographe chez CBC Lyon et chez Lyon-Typo.

« Trouver un saint-jean en bon état relève du miracle typographique, commente Fernande Nicaise, notre responsable d’atelier, car aujourd’hui il n’est plus fabriqué. Or, ce petit nécessaire, qui peut paraître insignifiant à côté d'un trésor comme la Bible de Gutenberg, est plus que nécessaire pour la bonne marche de nos activités typographiques ».

L’atelier de typo a également acquis récemment une police de caractère Vendôme, fabriquée par l’un des derniers fondeurs européens, Gerstenberg à Francfort.


Suite de notre feuilleton instructif et graphique avec un épisode d’actualité sur l’influence de l’Italie à la Renaissance dans la cuisine salée/sucrée et sur le dessin de la lettre…

L’aura de l’Italie est grande au XVIe siècle. Les rois de France y font la guerre, en ramènent artistes (Léonard de Vinci), art de vivre (les fourchettes), cuisine (la séparation du salé et du sacré), vocabulaire (l’italien est la langue étrangère ayant le plus apporté de mots au français) et… style graphique.

Les lettres italiennes (romain et italique) gagnent la France et s’y affinent.

Les contrastes entre pleins et déliés sont renforcés, le style est plus maigre, élancé ; il s’éloigne de la copie servile du geste calligraphique pour devenir proprement typographique.

Le graveur le plus célèbre d’alors (et d’aujourd’hui) est probablement Claude Garamont (ou Garamond, v. 1499-1561). Il est connu pour ses Grecs du Roi et pour ses types romains d’une grande finesse. Son style est aussi celui de l’édition par Kerver du Songe de Poliphile. Bien qu’en « début de carrière », il déploie dans ce caractère en particulier une maestria qui séduit encore aujourd’hui : une large part des livres produits au début du XXIe siècle sont composés en Garamond.

La suite sur notre site http://www.imprimerie.lyon.fr/imprimerie/sections/fr/documentation/ressources/points_i/?aIndex=13


Du côté des Amis

Le groupe des Amis qui se plonge dans les documents non encore inventoriés du Musée fait souvent des découvertes et la remontée des perles fait partie des charmes de cette mission.

Plusieurs caricatures de Bernard Aldebert ont ainsi été exhumées du fond Audin, dont celle-ci, facturée le 8 décembre 1937.

Examinez-la, les personnages vous sont presque tous connus.




Le « Gavard » redécouvert

Les Amis du Musée ont découvert des Vues de Paris dessinées avec le diagraphe et gravées sur acier avec le pantographe Gavard par Gavard à Paris, un recueil qu’ils souhaitent offrir au musée.

Charles GAVARD (polytechnicien, lithographe français, 1794-1871) écrivait : « tous les efforts que l’on a faits jusqu’à ce jour pour procurer aux dessinateurs un moyen de calquer la nature prouvent assez de quelle importance serait un instrument qui atteindrait ce but ». Gavard, n’étant pas satisfait de l’apport de la chambre claire et de la chambre obscure, développa un instrument de construction et d’usage simple. Le dessinateur ne fixe pas les yeux sur ce qu’il dessine, mais il regarde l’objet ou le paysage à représenter à travers un oculaire fixe et une cible mobile. Le dessinateur déplace cette cible avec un porte-crayon relié à la cible par un câble : si le dessinateur rapproche le porte-crayon vers lui, la cible descend et inversement. L’ensemble est sur roulettes pour un déplacement de gauche à droite et inversement, ainsi le dessin se fait par des mouvements mécaniques. Le porte-crayon permet de réaliser des points ou des lignes continues, avec plus ou moins de force au trait. La gravure (eau-forte), généralement sur acier, se fait ensuite avec l’aide d’un pantographe pour adapter les dimensions à l’échelle désirée.


Dernière conférence des Amis du musée : qui en veut à l’imprimerie ?

Comprendre aujourd’hui les conflits et les débats du XVIe siècle, c’est la question à laquelle répondra Michel Jourde. Nous faisons aujourd’hui l’expérience des inquiétudes que peut susciter une transformation radicale des moyens de communication : comment s’assurer que la quantité des informations disponibles ne va pas l’emporter sur leur qualité ? Les logiques de l’innovation ne menacent-elles pas les exigences de la transmission ? Comment concilier la recherche du profit et le souci de servir le public ? Cette conférence montrera comment ces questionnements d’aujourd’hui peuvent nous aider à comprendre les débats, parfois vifs, que suscitèrent les progrès de l’imprimerie dans le premier siècle de son existence.

Michel Jourde est maître de conférences en littérature française du XVIe siècle à l’École Normale Supérieure de Lyon et chercheur à l’Institut d’Histoire des Représentations et des Idées dans les Modernités.

Lundi 13 mai 2019 à 18h15, Archives municipales de Lyon, entrée libre. Retrouvez l'actualité du Musée de l'imprimerie et de la communication graphique sur Facebook et Twitter.