Société des Poètes français «Espace culturel Mompezat»

Exposition du 07 au 20 Avril 2018.

Francine Fontaine – sculpteur et Monique Sançoit – peintre –

Chères et chers amis des Arts, bonjour !

En tout premier lieu un grand merci pour votre présence en notre «Espace culturel Mompezat» siège de la Société des Poètes français où nous accueillons aujourd’hui deux artistes de belle tenue, Francine Fontaine, sculpteur et Monique Sançoit, peintre. Deux amies, ce qui est très bien pour l’harmonie et la communion des œuvres.

Sorte de lien complice renforcé par le mystère de l’amitié.

Monique Sançoit – peintre –

Permettez-moi de me tourner vers le peintre Monique Sançoit dont les œuvres atteignent une telle vibration de vérité réaliste que nous pourrions les rapprocher de l’hyperréalisme, néanmoins il n’en est rien, car ici tout est perfection technique et sensible poésie.

Depuis son enfance Monique Sançoit fut toujours attiré par le dessin, le travail à l’encre de chine.

Son plaisir était de copier les grands maîtres, ce qui est la meilleure école.

L’art la captive, souvent elle va chiner aux Puces pour découvrir les tableaux anciens qui embelliront son appartement et dans l’intention également de les copier. Discipline qu’elle s’impose.

Puis peu à peu, Monique Sançoit découvre le matériel du peintre, le pigment, la passion de recréer mais aussi de créer.

Elle s’applique à copier les maîtres hollandais avec une petite prédilection pour les natures mortes. Pour peu, elle deviendrait faussaire !

Les maitres hollandais l’éblouissent, ceux de Barbizon l’intriguent, J.B Corot l’émeut.

Monique Sançoit poursuivra son chemin de copiste jusqu’au moment décisif de ses séjours sur l’île d’Yeu où elle se lie d’amitié avec Francine Fontaine notre sculpteur.

Sur l’île, elle se laisse emporter par son désir profond, loin des modes futiles et éphémères, elle se lance alors dans les compositions de natures mortes dans le style des maîtres hollandais.

Puis la vie ayant toujours ses raisons et le hasard n’existant pas, elle va rencontrer un maître du monde des arts visionnaires, Yves Thomas, qui deviendra un peu son guide, ou plus précisément son soutien de confiance.

A partir de là, Monique Sançoit vit une véritable mutation en transformant radicalement son mode d’expression pour devenir enfin créatrice des chants de la nature, de l’hymne pastoral.

L’œuvre de Monique Sançoit repose sur l’interprétation des phénomènes naturels, jeux éthérés du ciel, reflets et friselis des eaux, neige ou glace lumineuses, champs de blé ou de seigle, passage des saisons aux mille nuances et variations.

Notre amie joue du dédoublement du monde naturel par effet miroir qui influe fortement sur sa création, sorte de passerelle entre le tangible et l’intangible.

Monique Sançoit me confia que J.B Corot ou même Breughel orientèrent beaucoup sa démarche.

Très éclectique, elle caresse pléthore de nouveaux projets, à commencer par retravailler sur les thèmes des classiques flamands, d’un nouvel orientalisme et même aborder la technique délicate de la peinture sur cuivre, haute tradition des maîtres anciens.

Lorsque l’on voit l’œuvre de Monique Sançoit nous ne pouvons nous empêcher de penser à ce peintre si délicat et raffiné qu’était Georges Michel peintre précieux et précurseur de l’esprit de l’école de Barbizon.

L’œuvre de Monique Sançoit prend parfois la forme d’un hommage, d’une reconnaissance comme par exemple «Alba - Spina» l’aubépine en souvenir du jardin de son papa où ce bel arbre fleurissait au printemps, puis plus tragique «La Serre», une rivière qui prit le nom d’une bataille, où son grand - oncle est tombé, ironie du sort en Octobre 1918, après avoir combattu sur tous les champs «d’horreur».

Mais revenons à notre talentueuse artiste qui donne à ses sujets une sorte de surréalité pastorale.

Monique Sançoit en son univers en effet miroir, se fait glaneuse d’éternité.


Francine Fontaine – sculpteur –

Mon attention se porte maintenant sur notre sculpteur Francine Fontaine qui lie avec Monique Sançoit comme je l’ai déjà mentionné une fidèle amitié.

Francine Fontaine se souvient que jeune fille elle adorait déjà le modelage, encouragée d’ailleurs par sa maman et soutenue par un grand décorateur.

Peut - être influencée, elle choisira finalement de poursuivre ses études en art - déco avec une orientation pour la publicité.

Ensuite elle travailla pour deux agences, puis n’étant jamais aussi bien servi que par soi - même elle créa son propre studio.

Francine reste fidèle au graphisme pointu, au noble travail. Ainsi la vulgarisation de la modernité qui voit disparaître le métier ne lui convenant plus, elle cessera donc la publicité pour intégrer un monde qu’elle connaît déjà bien, l’antiquité.

Au départ, elle se spécialisera dans les œuvres des compagnons du devoir où domine l’intelligence de la main.

Puis Francine Fontaine très professionnelle, passera à l’art de la table, tableaux, pendules, objets, etc…

Elle tiendra aussi une galerie d’antiquité rue Mazarine où alors elle se spécialisera dans la période 1930. Beau raffinement !

Impossible cependant de résister aux vieux démons, ils nous rattrapent, ce sera donc le grand retour à la sculpture.

Belle admiration pour les sculpteurs grecs, comme par exemple Praxitèle entre autres.

Elle travailla en atelier sur modèles vivants où se dégage une belle dynamique et stimulation.

Toutes les techniques la passionnent, cire perdue, patine, taille directe et même «art récup»

Elle entretient quelques coups de cœur à Zadkine, Maillol, Moore etc., elle aime l’art pur, le vrai, celui qui émane du cœur en passant par le miracle des mains.

Ces créations sont multiples et variées, ce qui ne se remarque pas vraiment ici car la thématique choisie est le corps, l’élément humain et ne cherchez pas un message quelconque en cela, tout passe par l’esthétique, la matière, la patine, l’écriture sculpturale dont les rythmes et lignes brisées, les fragmentations, les arêtes vives captent la lumière et jouent avec les volumes.

J’aime beaucoup la cadence rompue de la matière, sorte de volumes bruts, forts, rupestres qui contiennent toutes les formes de vie dans toutes leurs spécificités.

Francine Fontaine éprouve un vif besoin d’innover, de découvrir, de se renouveler.

Elle ne tient surtout pas à aseptiser ses sculptures, à trop vouloir les peaufiner. À vouloir trop bien faire, le risque est grand de tuer l’âme de la sculpture.

Elle veut seulement créer dans le mouvement, dans l’application maîtrisée des larmes de glaise et ne pas trop s’attacher, ni s’attarder sur la forme pour laisser s’exprimer le ressenti.

La sculpture ne se révèle que dans le respect de la matière en sa forme naturelle.

Parfum unique de la vie et révélation de l’esthétique humaine.

La beauté d’une sculpture doit être une graine d’amour qui caresse la mémoire du temps.

Michel Bénard.