Petite fille de la brousse

Petite fille de la brousse

Comme tu es jolie !

Espiègle, aux pieds nus

Tu ris et tu joues

En toute innocence et bonheur.

Tu me regardes, étonnée

La couleur de ma peau diffère de la tienne

Ma longue chevelure n'est pas crépue

Mais toutes deux, avons en commun

Cette lueur d'amour blottie à l'intérieur

De notre cœur, joyeuse

Qui se communique à tous ceux

Dont l'âme est prête à l'accueillir !

Petite fille de la brousse

Si loin de moi mais pourtant si près

Tu as comblé mon être

D'une étrange et douce nostalgie

Et ma pensée, souvent voyage

A travers les cieux, là-bas

Dans ton village où la vie

S'écoule aux rythmes des âges

Où le temps n'a pas de limite…




Blanc ou Noir

Je suis Blanc, tu es Noir

Où est la différence ?

Je suis né, tu es né

Blanc ou Noir

Quelle importance !

J'ai un cœur, une âme, un esprit

Tu as un cœur, une âme, un esprit

Mon cœur devrait être blanc

Pourquoi ne le serait-il pas ?

Certains Blancs aveuglés par l'orgueil

Dominent les Noirs avec mépris

Ils ont les mains blanches

Mais elles sont noires !

Quand viendra t'il l'espoir

Où le Blanc et le Noir

Vivront la main dans la main ?




Hutu Tutsi (Afrique 1994)



Je suis Hutu, tu es Tutsi

Tu habites de l'autre côté de la rue

Je t'aperçois chaque jour et je te salue

Tu as besoin d'aide, je te l'apporte

Qu'il est bon mon ami de vivre ainsi !

Mais du fond de l'horizon surgit la terreur

La guerre frappe à la porte du village

La folie s'empare de tous les esprits

Les corps mutilés, décapités jonchent la terre

L'enfant terrifié hurle près du cadavre de sa mère

L'odeur de la mort rôde comme une voleuse.

Tu es là avec ta machette, le bras levé vers moi

Je te regarde les yeux pleins de larmes et je te supplie

Auras-tu le courage de m'égorger ?

Quel crime ont-ils commis pour subir ces atrocités ?

Parce qu'ils sont Noirs et pauvres ?

Parce qu'ils ont trop de richesses ?

Et le monde lâchement ferme les yeux…

“Aziadée”.