De notre ambassadrice Olga Charlotte AUBER de France.

Tant de souffrances m’ont précédée et tant d’autres me suivront

Dans cet océan de douleurs je peine à trouver ma voix

Criez jurez parjurez hurlez poèmes mots en flèches brûlantes

Qu’un filet de sang ruisselant du ciel jusqu’aux tréfonds des solitudes

Attaque les consciences endormies par de lénifiants messages

Que faudra-t-il encore aux monstres possessifs

Aux égorgeurs affamés de fanatismes

Vivre est-il un luxe réservé à une élite larmoyante

A un quarteron de malins criminels

A une série déterminée de veules abreuvés

Crevant de leurs bedaines fétides

A des nageoires pelleteuses de grains blancs ?

Vivre c’est le regard du palmier qui danse

C’est la fleur qui se moque de vos kérosènes

C’est le vent faisant l’amour dans les champs de cannes

Le turli du petit merle-pays effronté et roublard

Voleur de ciel d’un bout à l’autre des iles fragrantes

Eh bien oui il FAUT VIVRE

Ne cesser de hurler puisqu’un désert habite vos oreilles

Conques bouchées de vide

VIVRE la plénitude empoisonnée

VIVRE et s’enivrer à la source impalpable d’un désir bleu

Tout ressentir et donner le blasphème d’un chant écorché

Dans l’étrange complexité de nos migrations internes

Je rejoins ton enfer

Homme mal aimé

De cette terre luxuriante vénéneuse

Généreuse avare provocante

Outrancière contradictoire

TERRE

Tu m’inspires le sel d’un sourire sarcastique et pervers

Tu m’inspires de boire ta sève

Ta brise friselant mon visage emprisonné de rides

Ainsi que limon labouré

Mon visage et le tien ne font qu’un

Tu es le miroir des ébènes déracinés

Tu donnes ta joue au ciel

TERRE

Tu nous donnes la VIE

Nous te rendons du SANG de la MORT et du FEU.