De notre ambassadeur Alain Million de France.

La paix dans nos cœurs, la fraternité dans nos gestes

…La peur, l’angoisse, le défaitisme, la fatalité, le rejet de l’Autre entrent chez nous.

Dans chaque famille, à des degrés divers, nous véhiculons cette vague de sentiments qui vient gangréner nos espoirs de paix et de fraternité universels.

Guerres, attentats, violences, barbaries et terreur, les fanatismes démoniaques se multiplient partout en cercle vicieux. Le pessimisme devient annonciateur de renoncement, d’engloutissement de nos valeurs fondatrices de notre République.

Nos repères s’étiolent prêts à disparaitre jusqu’à l’intérieur de nous-mêmes. On en arrive à se dire qu’il est impossible de changer le monde devant le spectacle qui s’offre à nos yeux. La barbarie tue chez nous et au-delà de nos frontières. A travers le monde, les différences ne sont pas acceptées, les armements se vendent de façon exponentielle, les barricades obscènes se dressent entre les nations. Tout va mal.

Aux insultes, on répond par des insultes. A la violence, on répond par la violence. A la mort, on répond par la mort.

Aux armes, on répond par les armes. A la tuerie, on répond par la tuerie.

Nous ne savons plus partager des moments de fraternité. Nous ne savons plus être généreux dans nos cœurs, compatissants envers ceux qui souffrent et qui demandent de l’aide.

Regardons le problème de l’immigration. Nous sommes arc-boutés, sur la défensive, n’étant pas capables de trouver des solutions d’union avec les pays européens pour un accueil fraternel et digne.

Partout la violence règne en maître. Rien ne change dans les têtes. Comment se peut-il qu’une minorité d’illuminés intolérants, moyenâgeux et fanatiques puisse faire souffrir à ce point l’humanité entière en rejetant nos modes de cultures et nos libertés démocratiques.

Or, quand on examine l’histoire de l’humanité, on se rend compte que tout se répète et que les hommes reprennent toujours les chemins de l’appel aux armes et à la destruction, du rejet de l’universalisme et du monde des Lumières. Tout se passe en somme comme si l’histoire n’avait servi à rien et que crimes, menaces, vengeance, guerres, terrorisme imposés à d’autres hommes ne pourraient être que les seules réponses face à des problématiques universelles. Et à chaque fois, pour avoir bonne conscience, les forces obscures du propagandisme crachent leur venin belliqueux pour trouver des boucs-émissaires à abattre et mettre l’univers à feu et à sang. Voici un tableau bien sombre me direz-vous.. Et, pourtant si on prend la peine de réfléchir et de chausser une paire de lunettes «civilisationnelle», on pourrait s’apercevoir qu’un autre monde naît, fragile mais vivant, chaotique mais émergeant. Le monde tout entier est à ma porte. Les cultures se rejoignent, s’enchevêtrent les unes aux autres. Les brassages, les métissages, le multiculturalisme progressent. Des formes nouvelles de conception du monde se font jour et provoquent évidemment des problèmes nouveaux et jusqu’alors inconnus. Nous avons rendez-vous avec cette ère inconnue qui se dessine au cœur de nos sociétés. Que nous le voulions ou pas, nous sommes universels, pluriels et métis.

Ce défi doit être relevé car aujourd’hui ou demain, chacun le sait, il faudra trouver les moyens et faire face à cette vision évolutive des cultures humaines. Notre axe orbital est désormais planétaire. Nous sommes en marche et notre marche fait se rencontrer, se rapprocher les civilisations Si nous ne pouvons pas tous nous aimer, tout du moins, apprenons à nous respecter dans l’intérêt de tous et de chacun. A notre échelle de «petites gens», trouver ce qui nous rassemble, cultiver et faire germer les graines de paix, de solidarité et de fraternité, éveiller les consciences et que chacun, là où il est, fasse des efforts pour le bien vivre-ensemble. Notre culture, notre passé, notre histoire, nos parcours, nos expériences doivent nous permettre de jeter des ponts. Dans un esprit de tolérance et de dialogue, nous aurons à faire grandir nos connaissances et nos intelligences partagées pour in fine, construire le monde de demain. Et la première chose, c’est de ne pas abdiquer face à ces barbares d’un autre temps. Cela amène aussi à une prise de conscience à dépasser nos esprits souverainistes qu’ils soient locaux, régionaux ou nationaux pour redéfinir un avenir commun. Face à cette urgence, les grands de ce monde devront élaborer et concevoir une universalité des droits en s’appuyant sur les institutions internationales, les déclarations des Droits de l’Homme, le Pacte international sur les Droits civils et Politiques… Le monde de demain, n’est plus fait de conquêtes mais de créations. A l’heure actuelle, tout reste imprévisible, périlleux. Le monde de demain, nous en sommes les artisans. Alors, agissons.