Décès de Louise-Agnès COTTEREAU. Quelques-uns de ses poèmes.
Par Martine Gilhard, samedi 24 septembre 2016 à 21:52 :: Décès d'artistes, hommages... :: #2446 :: rss
Décès de Louise-Agnès COTTEREAU. Quelques-uns de ses poèmes.
De la part de Jean HAUTEPIERRE de PARIS, Seine, FRANCE.
J’ai la grande tristesse de vous annoncer le décès de Louis-Agnès COTTEREAU, peintre et poétesse reconnue et appréciée d’un public de connaisseurs, survenu le samedi 17 septembre 2016 à Paris.
Ses amis sont conviés le vendredi 23 septembre à 09h00 au funérarium de l’hôpital Tenon (3 rue Belgrand, Paris 20e, M° Gambetta) (passé). La cérémonie religieuse aura lieu à 14h30 à l’abbaye de Thiron Gardais (Eure-et-Loir) et l’inhumation à 15h15 au cimetière du même lieu.
Suit un choix de poèmes de Louise-Agnès COTTEREAU.
Jean HAUTEPIERRE
Comme feuilles volant,
Sont laudes s’élevant
Dans le cœur, qu’une sonde
A percé, puis délivre, bleui
De souvenirs.
Les lenteurs et les ombres
Et l’adieu des étés,
Avant de se noyer
Dans la sollicitude des dernières
Lumières,
S’éploient telles des âmes auréolées
D’empreintes aux moires automnales.
Fervente est la prière
D’espoir enluminée, lyre
Vespérale,
Antienne murmurée
Qui se délie
Du monde
Et brise maint orbe sombre.
Louise-Agnès COTTEREAU
FLEURS DE POMMIERS
Blancheurs d’étoiles multipliées
En un bouquet géant,
D’une grâce de voile
Pour les noces fantasques
Aux impalpables joies,
D’immenses et invisibles fées
Radieuses et pâles.
Transparences de Voie Lactée,
Plus que l’écume légère,
Neige éphémère
Des printemps généreux
En liesse,
Comme poètes fous, oublieux
De leurs fêtes nouvelles,
Corolles et jeunesse
Sous les cieux déployées,
Qui récréent l’innocence plus joliment
Qu’un lis encore ne le ferait.
Croix ouvertes, aux fragiles
Et frémissants pétales
Que dispersent des vents
Aussi doux qu’hésitants.
Tendresse, don des anges, présente,
Miracle sur les branches posé,
Nuage immaculé d’allégresse florale
Cantate qui exalte et les prés et les sentes
Et qui surgit des haies
Comme un enchantement.
Louise-Agnès COTTEREAU
RIVAGE
Les entrelacs verts et virgiliens
De branches et de haies taillées
Sur le bleu de la mer,
La mer à son bleu le plus bleu.
De courtes chevelures enroulées
Et dansantes, déesses d’azur et d’argent
Aux caprices nubiles, enserrent
Les rochers.
Des corolles
De nuages fleurissent le levant.
Un pré verdissant
A l’émeraude ombreux,
Tel un printemps renaissant,
S’allonge sous les pins
Qui s’élèvent dans les poudroiements légers
Et les franges
Tissées de gris du ciel,
Un ciel immatériel
A l’horizon soyeux.
La vie sur la plage
Est heureuse.
On nage et l’on voyage
En ce matin des dieux,
Comme un oiseau en vol.
Et un sillage d’ange
Sillonne les eaux bleues.
Louise-Agnès COTTEREAU
MOUETTES SUR PARIS
Longs cris angoissés aux flèches transperçant
Les nuées et les vents de l’automne,
Méprisant cimes et cheminées,
Lignes aiguës aux grâces de barcarolles,
Passent et repassent et à plusieurs s’enfuient,
Insolites, les mouettes sur Paris.
Vers les lointains profonds, comme
Au plus haut du ciel, s’élancent
Leurs blancheurs de neige dorées
Par le soleil.
Les nonchalances balancées de leur vol
Envoûtent le regard, telles les marées assoupies
Qu’irise et berce la mer.
La Seine aux aplats
Argentés, sans merveilles
Océanes et vertes, les attire cependant.
Poésie et mystère.
Ah ! les suivre sur un navire en ses voilures et les mâts
Par les bleus et les gris du temps,
Infiniment.
Louise-Agnès COTTEREAU
LE JOUR SE NOIE
Les vagues serpentements
Mordorés du feuillage
Aux paresseuses lames
Se voilent en cet enclos
De rives musicales,
De gris, de rose et de douceur
Et sont un baume pour le cœur.
Le jour se noie sous les ombrages
Où glisse un reflet automnal.
Les nimbes effacés
De ses clartés bleuies
Se parent de rêveries
Sur les rides de l'eau.
Un velouté de lune entame
Et poétise l'arc d'un pont lointain
Aux fragiles couleurs,
Croissant d'opale qui se dore,
Encens divin
D'un soir qui est jour de pâleur,
D'aurores incolores.
Louise-Agnès COTTEREAU
AUTOMNE 2001
La pluie suinte en silence
Sur les pétales du rosier,
Sur la douceur ailée des oiseaux assemblés
Encore ensommeillés.
Mélancolie suave des ramiers à l’impatience
Argentée. Quelques feuilles tombent pâles,
Camées ovales,
Sur la pelouse et les rameaux tissés
De fins roseaux soyeux.
Matin bleu.
Peu d’or sur les feuillages au chant
Perle de rêve, allègres et printaniers.
Plumes mauves, plumes grises. Lumière
Fugitive entre deux nuages qui s’effilent
Mélodieux.
La nature n’a su choisir
Parmi les beautés
Et les charmes de ses plus vives saisons.
Les frondaisons s’amenuisent mettant
A vif le cœur de leurs secrets profonds.
Et du ciel la pie voit son nid
S’incliner sur la lyre de son peuplier.
Mais les âmes demeurent sombres et troublées.
Des ombres et des cendres sur elles sont retombées.
Et l’hiver se prépare à sévir.
Cruautés, folies, effroyables nuits
Qui raidissent à mort les nouveau-nés fragiles.
Peut-on imaginer qu’un printemps fleurissant
D’anges blonds florentins, d’ailes et de sourires
Ferait de cette terre
Un jardin sans blessures, serein et rosissant
D’une paisible enfance.
Louise-Agnès COTTEREAU
ETOILES SUR KOBÉ
Trop douce magnificence du soir,
Fines écailles éclatées
D'une diaphane déité.
Monstres dans l'émeraude noyés
Qui voguent lentement et semblent dans les nuages
En leurs spirales étoilées,
En leurs volutes et dents d'opale,
Capter et déchirer la lune, sans défense rêvant,
Divinement fardée de pâleur et de blanc.
Scintillent en deçà des montagnes l'argent
Fleuri des astres, le givre du vent glacial
Frémissant
Au-dessus des cerisiers teints de noir
Et de rose quiétude enneigés.
Le halo incarnat des lanternes chinoises
Enflamme de subtiles et folles féeries,
La nuit et ses mirages
A l'éclat monacal,
Impérial envol aux effluves courtoises.
Les mâts et les cordages,
Les fils à l'infini
Se mêlent au feuillage fragile et fantomal,
Au nimbe des corolles à l'incarnat de fée.
Louise-Agnès COTTEREAU
L'OR DES FEUILLES
De ses ocelles bleues l'aile des embellies,
Captive des nuages,
Allège les feuillages
Rougeoyants qui se meurent.
Sagesse du silence
Loin, au-delà des vents
Et des souffles violents.
Perle azurée d'un ciel
Aux clartés imprécises d'archanges recueillis,
Rêvant à l'âme d'or des feuilles frissonnantes
Que la peur
Et les pluies
Assemblent en trésors fascinants
Parsemés sur l'herbe sereine, rivière restée vivante
Et verte du printemps.
L'automne, héraut de mort, joue de ses préférences,
De ses grises veinures en leurs cendres noyées,
D'errances altérées,
De tournoiements obscurs où s'abîme l'appel
De l'ocre et des rubis
Quand furtif et léger,
S'efface l'ultime fard de l'été.
Louise-Agnès COTTEREAU
AU COEUR BLEU DES RIVAGES
Au cœur bleu des rivages
S'est penché le silence
Aux transparences parme
Et aux larmes
Lointaines d'étoiles
Et de perles.
Il n'est pas d'heure
Sur l'herbe verte.
Les arbres lancent des appels.
L'améthyste des pierres
Enchante les ombrages,
Le voile heureux de la lumière
S'étend sur l'eau bleuie des rêves.
De longues feuilles grêles,
Aux hampes de Circé
Et de reines, lancent
Leurs agressives serpes, d'or
Et d'argent éparpillées,
Vers de naïves fleurs
Inclinées,
Couleur d'aurore.
Louise-Agnès COTTEREAU
Tout nouveau.
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