PAIR ET MAIRE

IMPAIRS

Mère et pair, père et maire, on confond, on s’y perd.

Quand la langue s’emmêle et commet des impairs,

Le quiproquo s’en mêle et brouille nos repères.

Le maire avec ses pairs se doit d’aller de pair.

La mère, avec le père, associés, d’évidence,

De la nature issus, sont ceux à qui l’on pense.

Le pair biologique, est-ce un père écolo ?

Un grand-pair serait donc un notable très haut ?

Méfions nous des impairs qui heurtent les censeurs ;

Prudence va de pair avec sérénité des mœurs.

Autre paire de manche est la paire de gants

Qui de précautions sages enrobe nos épands.

Si la philosophie a Poésie pour fille,

Alors, qui est le père ? Un pair de la famille ?

Où est la vérité ? À tel père, tel fils :

À père avare, enfant prodigue : où est le vice ?

La fille mère n’a pas de vrai fils à papa

Et la fille du maire élue point ne sera.

Le maire, quelquefois, a succédé au père,

Ou parfois, à la mère où elle fut bon maire.

La grand-maire n’est pas, dans ce cas, concernée,

Et ne fait pas la paire avec grand-pair cité.

À la fête des maires, on peut voir pairs et mères,

Et à celle des pairs, les mères on laisse faire.

Ma paire de lunettes a tendance à fuguer.

Pourtant je l’ai à l’œil mais la sent me narguer.

Si je la perds de vue, elle se fait la paire.

Pourquoi sont-ils impairs, tous ces nombres premiers ?

À s’assembler en paires, ils sont bien les derniers !

Quand on est pair on sait que c’est bien pour la vie,

Et que quand père sème, un fils souvent, dévie…

JACQUES GRIEU.