Par Martine GILHARD

De son dernier recueil INEFFABLES DOUCEURS,



publié par l'association Millén'Arts Défis, en septembre 2015.


LE PARADIS DE L’ENFANCE

Ô ce charme perdu de ces temps d’autrefois

Où mes frères et moi jouions à perdre haleine !

Ô ces temps révolus qui reviennent cent fois

Troubler mon âme émue et détruire ma peine !

Retrouver ce bonheur qui reste en souvenir

Est facile, il est vrai, quand une sœur, un frère

S’amusent sans compter vers un doux devenir

Devant moi, tout joyeux, dans un profond mystère.

Que le temps de l’enfance est fugace, pourtant !

Temps de bonheur serein, paradis, joie et rêve !

Humble béatitude où l’on est plus content !

Nos rires sont lumière en tout jour qui s’achève.

Comment perpétuer cette innocence-là,

Garder intact et pur notre cœur qui s’égare ?

Comment faire vibrer l’amour de ce temps-là,

Ressentir les plaisirs d’une ardeur qui s’effare ?

Maîtriser nos émois, nos élans tristes, durs,

Est-ce souhaitable, enfin, pour vivre en harmonie

Les uns et les autres, des projets bien plus sûrs ?

Paradis de l’enfance : être, sans ironie !

Composé le 1er Mars 2010 à AUBENAS (07), Le Oliviers.


UNE CARESSE

Une caresse sur ta peau

Au fil de toi,

Au fil de l'eau.

Une caresse et des milliers

Pour vivre heureux,

Pour vivre aimé.

Une caresse qui t'enlace,

Pour te chérir,

Pour te bénir.

Une caresse sur ta peau,

Au fil de toi,

Au fil de l'eau.

Une caresse pour t'aimer,

Rêve d'un soir,

Doux instant vrai.

Une caresse et puis des mots,

Pour te garder,

Pour t'emporter.

Une caresse sur ta peau,

Au fil des jours,

Temps de l'amour.

Composé le 15 mars 2009, à Aubenas (07), Les Oliviers.


ÊTRE HEUREUX

Être heureux, n'est-ce pas

Être avec ceux qu'on aime,

Les voir s'émerveiller,

Se pâmer, rire à flots ?

Être heureux, n'est-ce pas

Rêver de ceux qu'on aime,

Les vouloir plus heureux,

Les combler de cadeaux ?

Être heureux, n'est-ce pas

Crever le temps qui fuit,

La misère qui gagne

Un cœur qui se flétrit ?

Être heureux, n'est-ce pas

Croire que tout est dit,

Que demain reste à vivre

Dans ses élans de vie ?

Être heureux, n'est-ce pas

Sourire à l'angelot,

Égrener de purs mots,

Chanter à l'infini ?

Être heureux, n'est-ce pas

Avant tout être soi,

Rire de tous ses maux

Et conforter sa foi ?

Être heureux, est-ce un leurre,

Un espoir, une idée,

L'envie de s'aimer plus,

De toujours pardonner ?

Composé le 16 décembre 2007 à Aubenas (07), Le Pont.


LES POÈMES SONT DES ÉTOILES

Les poèmes sont des étoiles

Brillant au firmament sans fond,

Quand la nuit revêt de ses voiles,

Le jour frémissant, si profond.

Les mots sont comme des lumières

Éclairant nos moments impurs.

Ils s'assemblent dans nos chaumières,

Révélant leurs charmes très sûrs.

Le rythme des vers en caresses

Entraîne nos esprits plus loin,

Élevant toutes nos paresses

Vers un endroit où tout est soin :

Un lieu magique et plein de joie,

Où seront unis les vivants,

Qu'enfin, Vérité, Vie et Voie

Seront compris par les savants.

Les poèmes sont des étoiles.

Leurs feux brûlent nos cœurs fervents,

Quand la nuit revêt de ses voiles,

Le jour frémissant, à tous vents.

Comme une complainte éternelle,

Ils murmurent leurs doux serments.

Et dans une étreinte charnelle,

Ils deviendront de doux moments.

Composé le 3 mars 2009 à Aubenas (07), Les Oliviers.



Pour le prochain recueil, inédits, ©.

LE VRAI ARC-EN-CIEL

Rouge de la cerise aux sombres beaux penchants,

Aux suaves parfums, à la saveur si douce,

Orange d’un soleil ardent et généreux,

Illuminant l’azur, comme un rire éperdu,

Jaune du bouton d’or, du mimosa superbe,

Eclairant chaque jour, un tout nouveau printemps,

Vert des arbres feuillus à toutes les saisons,

Emplissant d’espérance et le cœur et l’esprit,

Bleu du ciel amoureux, d’un regard qui s’attarde,

Beauté sublime et vraie, induisant à la joie,

Violet d’un iris ou bien d’un frais lilas

Dont la senteur enivre et nous met en émoi :

Couleurs de l’arc-en-ciel sublimé dans l’instant,

Le vrai, sans l’indigo, qui n’est que teinte sale,

Erreur du grand Newton, sympathique pourtant,

Une harmonie divine, une alliance éternelle !

Composé le 23.05.2015 à AUBENAS (07), Centre-Ville.


LA LUMIERE DE L'AMOUR

Garder au fond de soi la jeunesse de l'âme,

Rayonner du désir de l'être de lumière,

Chanter, le jour qui fuit, l'amour et la nature,

Aimer de tout son être, chaque instant de nos vies,

Tous ces humains sur terre, au fil des jours qui passent,

Les regarder s'aimer, les contempler, les suivre,

Pour des moments de paix, de divine clarté.

Ô sublimes rayons de la nature entière

Qui éclairaient nos vies de joie et de beauté,

Puissiez-vous sans faiblir inonder notre terre

Pour que règne à jamais l'amour en sa lumière !

Composé le 18.08.2013 à AUBENAS (07).


LE COEUR D'UN DOUX POETE

Le cœur d'un doux poète

Est un cœur en émoi.

Il est fragile aussi

Comme une fleur timide

Qui s'ouvre à la rosée

Du matin qui s'éveille

Et que le vent furieux,

Flétrit et peut faner

Sa corolle dorée

D'un seul coup, sans merci.

Il est aussi caresse,

Comme l'enfant qui naît,

Dans sa candeur première.

Il est musique chaste

Sans être trop pudique,

Comme le chant du soir

Sur la vallée brumeuse,

Entourée de montagnes

Aux sommets enneigés.

Il est aussi fruit mûr,

Comme une humble framboise

Au goût acidulé

D'un été frémissant,

D'une belle cerise,

Dans sa rougeur troublante,

Dans sa suavité,

En un printemps charmant.

Il est l'écho lointain

D'un passé révolu,

Où l'amour vient parfois,

Raviver son élan.

Il est une agonie,

Un râle, une ferveur,

Un souffle qui ravit

Tout l'être en sa pudeur.

Le cœur d'un doux poète

Est charmant et secret,

Malgré tous les mots dits,

Tous les vers inventés.

Il reste en lui, un voile,

Une vertu cachée.

Il garde au fond de lui,

Sa belle chasteté.

Et si le temps qui court

L'entraîne à s'élever,

Plus haut que les étoiles,

Plus haut que les nuées,

Il resplendit alors,

De mille feux vermeils.

Il transcende pour tous

Le quotidien banal,

La création-merveille

Et les amours qui passent,

La mort envahissante,

La maladie, la peur.

Il est notre refuge

En tout moment d'horreur.

Il est notre élégance.

Il est notre innocence.

Il est notre bonheur.

Le cœur d'un doux poète

Est un puits d'allégresse.

Composé le 21.6. 2014 à AUBENAS (07), Centre-Ville.


L’HIVER DANS SON INTIME VERITE

L’hiver insulte le feuillage

En le griffant de ses frimas,

En le gelant dans une étreinte,

En lui prenant tout son éclat.

Quelques feuillus plus résistants,

Lui tiennent tête et lui font rage,

Malgré le froid, la neige aussi,

Dans nos forêts et dans nos plaines.

L’hiver nous surprend tout à coup.

Nous nous trouvons presque gelés.

Nous devons nous en protéger,

Avec des vêtements plus chauds.

Nous prenons parfois l’habitude

De boire, à gorge déployée,

Comme en un rire qui s’infuse,

Quelque tisane, ou thé, café.

L’hiver nous abîme d’usure

Car nos luttons à bras ouverts

Contre le vent qui nous bouscule,

Qui nous entraîne un peu plus loin.

Nous chancelons dans nos blessures.

Nous portons nos cœurs en émoi.

Nos vies sont parfois, solitude,

Avec un terrible grand froid,

Le froid du cœur qui nous dégrise

De nos moments de belle extase,

Mais nous retrouvons notre ardeur

Dans le sourire d’un ami.

Sa chaleur alors, nous attire

Comme un bon feu dans un salon.

Nous voulons vivre sans bêtise

Et revoir un nouveau printemps.

Alors, l’hiver n’est plus que brise,

Et nous savourons sa douceur.

Il devient murmure indicible

Comme l’amour, du Ciel, vainqueur.

Dans le vide et dans cette absence

D’un autre auprès de nous, enfin,

Nous ressentons une amertume,

Une déception, un chagrin.

Mais c’est ainsi que, d’aventure,

Un enfant vers nous tend la main

Pour que plus rien ne nous injure,

Ni plus personne, en nos déclins.

Nous avivons notre élan pur.

L’hiver s’en va et puis revient.

Qu’importe au fond si son injure

A blessé le feuillage vert.

C’est peut-être pour que revienne

Le printemps dans tous ses ébats,

Afin que chacun dans sa ronde,

Apprécie mieux sa vie, sa route.

Composé le 11.1.16 à AUBENAS (07), Centre-Ville.