ÉBLOUISSEMENT LUMINEUX

Le temps s’écoule lentement

Au murmure du vent léger.

Je sens, ce soir, la peur gelée

Dans la lumière du brouillard.

C’est comme un feu figé dans l’ombre,

Prêt à surgir, à embraser

Tout être avide et sans respect,

Dans l’infini des heures mortes.

Je sens monter du fond de moi,

Le rire amer de la blessure,

Le chant du cœur comme une armure

D’argent, d’or et de pierreries.

Tout semble vivre en harmonie

Et même en ces moments de paix,

L’amour paraît une évidence

Et à la fois, un imparfait.

C’est dans le triste de l’absence

Que je retrouve ton cœur las,

Las d’avoir cru, bien malgré lui,

Aux boniments de l’habitude,

Aux boursouflures de l’ennui,

Aux vrais murmures de l’oubli,

Dans cette rectitude infâme

Où viennent consteller nos vies.

Nous apprenons au jour qui fane

Le sombre vide de l’ami.

Nous caressons dans nos doux songes

Le regret, l’élan nostalgique

De ces temps perdus de l’enfance,

De ce paradis qui s’enfuit.

Nous retrouvons juste l’aisance

Pour garder notre âme éveillée.

Dans l’hymne pur de l’espérance

Où jadis, nous en étions fiers,

S’éclaire en nous ingénument

La lueur d’un Dieu qui s’approche.

Dans un bonheur éperdument,

Notre abandon à Lui, se fait.

Et plus rien ne semble imparfait.

Tout se vit là, en plénitude.

Composé le 11.3.2015 à AUBENAS (07), Centre –Ville, par Martine GILHARD,

suite à la fin de lecture du livre La Gare Levantine de Philippe VEYRUNES. ©