ET POURTANT CHRIST NOUS AVAIT LIBÉRÉS DU SACRÉ ! (Editions Golias, 2015)

Le langage commun a tendance à confondre les termes religieux et sacré : art sacré, musique sacrée, etc. Et pourtant, si le religieux semble fait pour relier l'humain au divin, le sacré, étymologiquement, désigne ce qui est séparé. Il trace une frontière infranchissable (sous peine de sacrilège) entre le domaine divin et tout le reste, qualifié de profane (étymologiquement hors du temple).

Jésus, le Christ, détruit de fond en comble ce modèle de sacralité païenne et séparatrice. Au lieu d'isoler le divin et l'humain, il les met en étroite communion, en lui-même qui est pleinement divin et pleinement humain, mais aussi dans la morale qu'il propose : « Ce que vous faites au plus désolant des humains, c'est à Dieu que vous le faites ».

Comment comprendre, dès lors, que la plupart des Églises chrétiennes aient réintroduit une sacralité séparatrice et donc païenne dans leurs liturgies, leurs pratiques de piété, la formulation de leurs dogmes, leurs principes éthiques et leur organisation institutionnelle ?




Michel Barlow est essayiste, romancier et théologien. Il collabore au mensuel du protestantisme libéral, Évangile et liberté. Il a déjà publié aux éditions Golias un essai, De parole et de feu, christianisme et sexualité (2010) et un « roman biblique » Quand l'Évangile est un enfant (2011).