Un hommage au poète Fernando D'ALMEIDA de Nora ATALLA.
Par Martine Gilhard, dimanche 22 mars 2015 à 14:58 :: Décès d'artistes, hommages... :: #1866 :: rss
Un hommage au poète Fernando D'ALMEIDA de Nora ATALLA.
De la part de Nora ATALLa, de QUEBEC, au QUEBEC, au CANADA.
Nora Atalla vous informe...
Un hommage au poète
Fernando d'Almeida
1955-2015
11 mars 2015
Le dernier voyage d’un des plus grands poètes
de son temps et le plus grand poète du Cameroun
Un grand ami, un grand poète, un grand homme s’est éteint le 23 février 2015 à son domicile à Bonamoussadi (Douala), nous laissant dans le deuil et le chagrin.
Très cher Fernando, tu auras toujours toute notre affection. Ce voyage, il te ramènera toujours vers nous, inévitablement ! Et nous prendrons la route ensemble, encore et encore. Je me plaisais à te penser immortel... tu le seras !
Au nom de toute la communauté des poètes et des écrivains du Cameroun, du Québec et de toute la francophonie, sincères condoléances à sa famille, à ses proches et à ses amis. Nous sommes de tout cœur avec vous en cette dure épreuve.
Nora Atalla
« Fernando d’Almeida est né le 19 avril 1955 à Douala au Cameroun. D’une mère originaire de Bonantonè-Deïdo et d’un père béninois d’ascendance noire brésilienne, d’où son nom à consonance portugaise. Docteur ès lettres de l’Université de Paris-Sorbonne, ancien journaliste au quotidien gouvernemental camerounais, Cameroon-Tribune, conférencier, critique littéraire, considéré comme le poète le plus décisif, le plus accompli de sa génération et l’un des meilleurs de la francophonie en Afrique. Considéré aussi comme l’une des voix majeures et neuves de la nouvelle poésie africaine, il a publié depuis 1976 de nombreux recueils de poésie, ainsi que des travaux sur les auteurs africains. Premier africain lauréat du Grand Prix de poésie Léopold Sédar Senghor le 28 novembre 2008, décerné par la Maison africaine de poésie internationale (MAPI). Il est resté jusqu’à sa mort, enseignant de littératures française, belge et québécoise à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines à l’Université de Douala ».
Alphonse Jènè
Il n’est pas de nuit plus maternelle
Que ton corps reflétant toute une vie
Passée à folâtrer dans le demi-jour
D’un amour aimé à l’abrupt de l’âge quand
Tout geste devient excessif sous la grêle...
Des mots dès que les syllabes incisent le nu
Dans l’intensité de la déchirure
T’aimer : raccommoder en toi l’essentiel
Pour que rougeoie l’existence
Afin que ton regard renouvelle notre perception
Des choses entées
Quant à la somptuosité de ton utérus
Quant à la fantasmagorie de tes vertèbres
Fernando d'Almeida, « Corps mémorable » in Boulevard de la Liberté, CCF Blaise Cendrars, Douala, 2005, PP.22-23
Les mots du poète
Poèmes
de Fernando d'Almeida
Le sel acide du Temps
Ferme les battants d’une vie
Creusant plus avant
Les sillons des choses anuitées
L’aube ouvre ses portières
Une femme s’éloigne du jour
Cherchant chemin dans l’irrémédiable
A présent que tout se meut
Au pas des tourments
L’abîme s’abîme
Voici que s’époumone le Temps
Dans l’opacité cruelle du Destin
L’absente, Les cahiers de l’estuaire, Douala, 2001, p.76
Tu es ce poète d’altitude buvant
À la goulée chantant à pleine poitrine
La terre qui t’enterre
Dans la nuit de l’aurore
Sous la neige éloquente d’un pays...
Trouvant cohérence
Dans la grande soif d’eaux vives
L’ouvert de l’ultime : tombeau de Gatien Lapointe. Éditions Les écrits des forges et Editions Henry, 2011
.../...
À la vérité c’est en courant
Vers l’impertinence
Que les mots s’agrègent en nous
Pour qu’au consulat des vertiges...
L’ordinaire s’abrite
Dans l’enceinte des péroraisons
Alliées
Attelées à l’adultère de la pensée
.../...
Les mots vertigent à sage escient
Plus rien n’advient
Depuis
Qu’aux porches de la nuit
Ton corps enlace le fleuve
Où se constitue l’insavoir
...
Au nord de Montréal
L’aspérité de la neige façonne
Toute chose lovée sous
Le squelette du temps
Bras reliés sous le mors
Du cyprès tu t’en es allé
Sur le rivage d’où bondit
La gloire de mourir
La fable de l’ineffable, Tombeau de Gaston Miron(1928-1996), L’Harmattan, Paris, 2011, P.9.
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