En signe de rentrée… sans port, ce poème qui rend compte du heurt de 2 réalités :

· je rentre d’une semaine à Malte, où j’étais invité pour un festival de poésie, baignades comprises…

· la noyade de 500 migrants, il y a 2 jours, au large de Malte

comme si la poésie ne pouvait que s’insurger contre elle-même, parfois…

Marc Delouze





Valletta fiction




Tu crois que c’est la mer

Tu crois que c’est de l’eau

Mais ne sont que des mots

Qui enflent comme vagues de sable

Dans le dur désert du désir




Tu crois que c’est une île

Tu crois que c’est un port

Tu crois ce que tu regardes

Mais tu ne vois que ton regard

Et n’entends que l’écho de ta propre voix




Tu crois que c’est la pierre

Tu crois que c’est la ville

Mais ce n’est qu’un décor

Pour un théâtre de souvenirs

Désert




Alors tu as plongé crois-tu dans le poème de la mer

Mais c’est l’Enfer qui t’a reçu

Et tu as bu à la source de la honte

Dans le silence abyssal d’Homère

Où l’Europe a coulé comme un os sans sépulture




Tu crois que c’est la mer

Tu crois que c’est de l’eau

Mais ce ne sont que des cris engloutis

Sous la houle de terreur

Qui désespère d’un quelconque rivage




Malte-Paris, septembre 2014

Marc Delouze





Les Parvis Poétiques

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