De notre ambassadeur Claude Cognard de France.




Toi, mon ami, mon frère.

(Que tu habites Mars ou Jupiter).




Tu as construit des terres sur les rochers jaunis,

Tu as construit le ciel, sous le soleil brûlant.

Tu as choisi ta femme et engendré tes enfants,

Construit des lieux de prière avec ces pierres,

Qui ont aussi servi de chapelets et de rosaires,

Bâti les murs et les toits contre les militaires,

Avec la glaise de l’amour, de la tolérance fière,

Sans pouvoir te protéger des ogives incendiaires,

Qui ont anéanti ta vie et la vie de tes frères.




Peu importe ton camp, le monde pleure, pour toi.

Peu importe ta religion, les autres pleurent pour toi.

Tu n’es ni politique, encore moins chef de guerre.

Tu es une femme, un enfant, un homme sincère,

Exposé là-bas à ces canons, aux bouches meurtrières.






Tu as choisi d’inscrire en lettres grasses le mot PAIX.




Tu as construit des textes, sous la chaux et la craie.

Tu as nourri des idées aux mamelles du strict respect,

Exprimé ta volonté de tendresse et de pur fair-play

Les mots ne suffisent pas, la mort rôde, c’est un fait

Sans distinction, elle menace, elle prend, elle emporte

Écoute, un enfant pleure, là-bas, derrière la porte.

C’est un innocent, peu importe d’où il est où il va,

Du Sud, du Nord, Noir, Jaune, blanc, il hurle comme ça

Ouvrons ensemble pour découvrir qui est cet enfant.

Voilà, c’est fait … il est là…

Il est rouge et silencieux, il baigne dans le sang …