C'EST TROP DUR DE PERDRE SA MERE...

C'est trop dur de perdre sa mère,
De ne plus pouvoir l'approcher,
Serrer sa main, lui reprocher
Quelques ratés, de l'éphémère.

C'est difficile de l'aimer
Sans la voir, lui parler, lui dire
Tout ce que l'on voudrait lui lire,
Ne plus pleurer, juste rimer.

Choisir de vivre en son absence,
Dépasser sa mort, sans émoi,
Continuer, saisir sa chance,
Avancer dans un désarroi.

Ressusciter un moment pur
Quand, près de moi, lors d'une messe,
Elle priait, belle sans cesse,
C'est un souvenir bien trop dur.

C'est trop dur de perdre sa mère,
De ne plus revoir ses élans,
Retenir son corps trop « branlant »,
Apaiser son être en colère.

Son regard n'a plus un éclat,
Un rayon, une vive étoile.
Il s'est recouvert d'un doux voile,
Comme si tout devenait plat.

La vie a coulé, sans manière,
Depuis qu'elle ferma les yeux,
Sur un Paradis plus joyeux,
Où son âme s'en fut, bien fière.

Je la cherche au jour qui s'en va,
A l'aurore, en l'instant qui passe.
Son visage, à l'empreinte lasse,
Se distingue en mon esprit las.

Je lui crie « à Dieu » dans l'errance.
Mon cœur brisé s'unit au sien,
Pour transcender, dans l'espérance,
La mort qui veut briser le lien.

C'est trop dur de perdre sa mère,
De ne plus être en sa douceur.
Mais l'Amour chasse la noirceur,
Ouvre l'avenir que j'espère.


Composé le 06.12.2012 à AUBENAS (07), aux Oliviers, par Martine GILHARD.

Ce poème sera dans mon 6ème recueil dont je n'ai pas trouvé le titre pour le moment, qui paraîtra l'an prochain, je l'espère.