Communiqué de Théa Marie ROBERT, Chamonix le 2 Septembre 2010, puis mention de celui de Guy CREQUIE.


Chers amis


1 - Le 21, 22 et 23 Juillet, mon projet d'escalader le MONT FUJI POUR LA PAIX a été concrétisé.
Cette ascension vers le point culminant du Japon représente un cheminement sacré pour les japonais. Il le fut aussi pour moi, cheminement de pleine conscience vers l'avènement d'un nouveau jour, vers une aurore qui verra se lever sur notre planète le désir profond de l'humanité de construire une ère de pacification, de réparation et d'apaisement des conflits liés à la possession de l'énergie, de la terre et de la matière.
J'ai partagé l'énergie de chacun de mes pas avec tous ceux qui grimpaient au sommet ces jours-là, en cultivant la paix en moi, afin que cette force de création et d'évolution faite de reconnaissance, de gratitude, de respect et de sagesse rayonne et trouve son chemin dans le coeur de l'humanité, dans le coeur de chaque être vivant, se développe en nous et sur notre terre.
En symbiose avec les villes pour la paix, Hiroshima et Nagasaki, où brûlent des flammes de paix qui seront entretenues tant que l'oeuvre de désarmement nucléaire de notre planète Terre n'aura pas été menée à son terme, j'ai offert l'effort de chacun de mes pas pour affirmer ma volonté de voir vivre mes enfants et mes trois petites filles sur une planète sans armes nucléaires.
Espérant de toute mon intelligence que les travaux initiés pour le désarmement nucléaire au sein de l'Organisation des Nations-Unies puissent trouver la juste voie du dialogue entre les peuples, nations et civilisations dans le respect de la sécurité de chaque citoyen du monde.
Pour mémoire, j'avais effectué l'ascension du Mont-Blanc pour la paix en 1994 lors de la guerre en ex-Yougoslavie (témoignage : mon livre "de l'ombre au cristal", parution prévue en 2012), une marche de 2000 kilomètres en l'an 2000 lors de l'année internationale de la culture de la paix au terme de laquelle j'ai été nommée Messagère de la Culture de la Paix à Paris au siège de l'UNESCO (témoignage : un ouvrage en cours d'écriture à paraître, je l'espère, à la suite des 2 autres ouvrages cités ici) et en 1998, l'ascension du plus haut sommet du Liban pour la paix au Proche-Orient (témoignage: mon livre "le cèdre et l'olivier" , parution prévue fin 2010).


Voici quelques détails de mon aventure de sagesse :

Le 20 Juillet au pied du Mont-Fuji, j'ai pu rencontrer M. Shigeru Horiuchi, maire de Fujiyoshida, pour lui remettre une lettre officielle d'amitié de M. Eric Fournier, Maire de Chamonix Mont Blanc où je vis. Merci à Mme Chikae Taniguchi, personne très charmante qui m'a accompagnée en voiture depuis Tokyo vers la région du Mont Fuji et conduite à la cinquième station sur le chemin de l'ascension.
Vers 13 heures, le 21 Juillet, j'ai entrepris cette ascension en empruntant un chemin escarpé, et en prenant tout mon temps, en harmonie avec ma philosophie pour la paix :

« Chaque étape que nous réalisons dans nos vies pour progresser vers le sommet de notre expression, la plénitude, nous devons penser à la réaliser avec toute notre confiance, conscience et énergie, pour être en paix à l'intérieur et avec l'extérieur.
Les étapes de la conscience sont les mesures de la réalité, des mesures où esprit, âme, corps, pensée sont réunis pour former une unité.
La pensée séparée de la réalité physique du monde et de la création est insignifiante et inutile.
Nos actes sont signifiants.
L'énergie donnée pour la paix est signifiante.
Marcher sans armes est signifiant.
Marcher avec un sourire est signifiant. Le sourire est un soleil intérieur qui illumine les relations humaines."


J'ai donc pris tout mon temps pour gravir les pentes du volcan, et arriver le soir au refuge situé au 8 ème niveau. Merci à M. Robin Lawrentz, responsable des relations internationales à la mairie de Fujiyoshida, de m'y avoir réservé une place.
Je suis arrivée tard parce que je me suis arrêtée partout où je pouvais parler en anglais pour présenter FUJI POUR LA PAIX.
Le 22 Juillet, je me suis levée à 2h du matin pour terminer l'ascension du Mont Fuji et atteindre le sommet, une demi-heure avant le lever du soleil.
Merveilleux lever de soleil après l'aube ! Magnifique aurore ! Puisse le soleil se lever dans tous les coeurs ! Puisse la paix régner sur notre planète terre.


Ensuite, j'ai marché tout autour du cratère, rencontré de nombreuses personnes, pris de nombreuses photographies. Au sommet, j'ai chanté en japonais mon hymne des citoyens du monde pour la paix, envoyé de bonnes pensées pour chacun de vous et pour tous les peuples de toutes les nations, adressé tous mes voeux de paix pour le ciel et la terre, et pour le cosmos à l'intérieur de mon être.
J'ai adressé des cartes postales à mes enfants, à mon mari, aux maires de Chamonix et Fujiyoshida, depuis la Poste du Mont Fuji, à 3776m d'altitude !
Cette journée était si belle et remplie de sérénité que je n'avais pas envie de redescendre vers la ville. J'ai donc décidé de rejoindre le soir le plus haut refuge de la station 8 où Mika travaille pendant toute la saison estivale (Mika est une jeune femme amie de Junko qui tient un salon de thé japonais à Chamonix en France).
Je suis restée dans ce refuge une nuit de plus pour monter de nouveau au sommet assister au lever de soleil le 23 Juillet.

Ce nouveau lever de soleil était beau également, et vraiment très différent du précédent.
" Chaque jour est différent. Chaque personne est différente. Chaque vie est différente. C'est la richesse de notre nature et de notre terre. Toutes les choses sont différentes dans la Création."

J'ai longuement marché autour du cratère en circulant dans l'autre sens et enfin, je suis descendue de la montagne vers la ville.

à 15 heures, j'ai pris le train pour Tokyo et rejoint la région de Yumoto - Hakone de l'autre côté du Mont Fuji. De là, j'ai pu atteindre Gotemba et la 5ème station sur une autre voie menant au sommet du Fuji. Là, à l'initiative du Dr Kazuko Tatsumara, se tient au mois de juillet une fois par an depuis 10 ans une cérémonie pour la paix appelée "Lever de soleil de la compassion".
La première s'est tenue en l'an 2000 en présence du Dalaï Lama.
Cette année, ce rassemblement avait lieu pendant la nuit du 24 au 25 Juillet en présence d'un prêtre shintoïste. Grâce à l'invitation de Dr Kazuko, j'ai pu y assister.
Après une veillée de merveilleuses musiques et de chants, ce prêtre shintoïste a célébré un très long rituel du feu qui s'est prolongé jusqu'au matin, jusqu'à la réduction complète des braises en cendres juste avant le lever de soleil que nous avons salué en silence et debout face à l'est.
A deux reprises au cours de cette nuit de célébration, Dr Kazuko Tatsumara m'a proposé de chanter mon hymne des citoyens du monde pour la paix. Je l'ai chanté en français et en japonais avec beaucoup de joie.
Pour clore ce rassemblement, nous avons aligné et rassemblé sur des socles de bois les drapeaux de toutes les nations.
On m'a remis le drapeau bleu blanc rouge de mon pays natal, la France. Je l'ai déposé sur le socle en espérant, avec une grande conviction personnelle, que mon pays passe de son chant révolutionnaire appelant "Aux armes" les citoyens français ! à un chant plus respectueux des droits et devoirs de la personne humaine. Cette révolution du regard, de la pensée et de l'esprit pour annoncer une véritable ère d'ouverture, de dialogue et de paix est le souhait que je formule pour mon propre pays. J'ai appelé avec tout mon coeur et avec toute mon âme l'avènement de cette ère fructueuse pour tous et pour la France.
En chantant mon hymne des citoyens du monde au Japon sur une terre étrangère qui fut dans le camp ennemi de la France lors de la seconde guerre mondiale, j'ai invité spirituellement et symboliquement chacun à se mettre en chantier et "À l'oeuvre" afin que, de part et d'autre des frontières, de nos limites matérialisées à l'intérieur et à l'extérieur, nous réussissions à élever et à agrandir notre perception du monde, de nous-même, en intégrant les autres et toute la création. La paix est une création de tous et non le contraire de la guerre qui oppose points de vue et intérêts particuliers. Le contraire de la guerre est la trève pour reconstituer des munitions et mieux re-guerroyer, mais ce n'est pas la paix.


Voici les paroles du dernier couplet et refrain de mon hymne :

Créons des harmonies fertiles
Exprimons-nous, communiquons
Aux générations en gestation,
Léguons la paix en héritage,
Laissons vivante, saine, féconde
Une planète où il fait bon
Respirer, inventer, agissons !
Cueillons dans nos jardins secrets
L'énergie du courage en partage

A l'oeuvre, citoyens
Du monde entier, soyons !
Semons, semons !
Et récoltons la paix pour les nations


2 - Le 6 Août à Hiroshima et le 9 Août à Nagasaki, je me suis associée à l'appel au désarmement nucléaire et à la Culture de la paix des maires, des survivants, familles des victimes, de Ban Ki-Moon secrétaire général de l'ONU, et des membres du congrès Peace on Earth en participant aux 65 èmes cérémonies de commémoration du désastre atomique sur ces villes et leurs populations civiles...
Pour la première fois depuis la création de l'ONU, le secrétaire général était présent à Hiroshima et Nagasaki. Il s'est exprimé dans le cadre de la 65ème cérémonie et a remis au maire d'Hiroshima, M. Tadatoshi AKIBA, 1000 origamis confectionnés pendant leur temps libre par le personnel de l'ONU. Ces origamis de couleur bleue ont été déposés au monument érigé à la mémoire de Sadako Sasaki, une petite fille de 12 ans décédée en 1955 des suites du bombardement atomique de 1945.
Pour tenter d'échapper à la leucémie qu'elle avait développée, Sadako avait commencé à plier ces figurines de papier qui représentent des oiseaux. Malheureusement elle n'a pu en réaliser que 644 avant de mourir. Ses amis ont terminé les derniers pour atteindre le nombre de 1000 qu'elle s'était fixé.
Depuis plus de 10 millions d'origamis ont été envoyés par des enfants du monde entier et ils sont exposés au Monument de la Paix pour les enfants dans le Parc d'Hiroshima. L'origami est devenu symbole de paix.
Il y a quelques années, sur l'initiative de Mme Lafuma, responsable du jumelage entre Chamonix et Fujiyoshida, les enfants de Chamonix en France avaient confectionné et envoyé 1000 origamis à Hiroshima. Cette année, mon ami M. Guy Créquie, lui aussi messager de la culture de la paix présent à l'évènement Peace on Earth, a apporté 1000 autres origamis confectionnés par de jeunes lycéens de Riom à l'initiative du club Unesco.


A Hiroshima, Ban Ki-Moon a appelé la communauté internationale à construire un monde sans armes nucléaires.
« Il y a soixante-cinq ans, les feux de l'enfer ont été répandus à cet endroit. Aujourd'hui, une flamme brûle, ici au parc du mémorial pour la paix. C'est la flamme de la paix », a t-il dit lors de la cérémonie. « Réalisons notre rêve d'un monde sans armes nucléaires pour que nos enfants et toutes les générations suivantes puissent vivre dans la liberté, la sécurité et la paix ».


Suite à ces "feux de l'enfer" répandus sur leurs terres à la fin de la seconde guerre mondiale en 1945, Hiroshima et Nagasaki ont fait un choix : celui de se déclarer "Villes pour la paix". Elles ont initié et développé l'association des maires pour la paix qui compte aujourd'hui 3400 municipalités de par le monde.
Je souhaite inviter maintenant la ville de Chamonix dont je suis citoyenne à entreprendre une réflexion sur la culture de la paix et à faire la démarche d'adhérer à cette association des villes pour la paix. Chamonix Mont-Blanc est située au pied du Massif du Mont-Blanc connu mondialement. C'est une ville internationale, capitale du ski et de l'alpinisme, qui pourrait avec le Triangle de l'Amitié entre France Suisse et Italie et tous les visiteurs de la beauté et de la nature qui la fréquentent, devenir une capitale environnementale, au pied d'un massif exceptionnel qui serait enfin inscrit au Patrimoine Mondial de l'humanité par l'UNESCO.
Lors de ces cérémonies, j'ai remis aux représentants des deux villes d'Hiroshima et de Nagasaki, les lettres adressées par le Maire de Chamonix, témoignage d'amitié, félicitations pour le choix de la voie de la paix et encouragements à persévérer dans l'expression et la diffusion de la culture de la paix.


Notre congrès de penseurs et acteurs de paix, poètes et philosophes, "Peace on Earth", tenu à l'Université de Tokyo le 2 Août 2010, a confirmé le souhait que le Prix Nobel de la Paix puisse être attribué aux villes d'Hiroshima et de Nagasaki en 2010 (voir communiqué ci-après).


à Hiroshima le 6 Août face au A-Bomb Mémorial Dome, et le 10 devant la Flamme de la Paix, j'ai chanté l'hymne des citoyens du monde "Levons-nous pour la paix, peuples de la terre" accompagnée par une chorale de femmes japonaises. Je remercie cette chorale d'Hiroshima d'avoir travaillé sur la partition adressée en mai.
J'avais écrit les paroles de ce chant qui s'adresse à tous, concernant filles et garçons, soeurs et frères, femmes et hommes, en mars 2009, et composé sa mélodie en mai 2009. En Février 2010, il a été traduit en japonais par Mme Miéko Imamura de Tokyo et harmonisé pour chorale avec voix de femmes par M. JM Couttet, chef de choeur de la chorale du Prieuré à Chamonix. Je l'ai aussi chanté en solo a cappella le 8 Août à Nagasaki. J'ai également présenté mon diaporama "l'eau pour la vie et la paix".


Dans le cadre de ces cérémonies de commémoration, j'ai voulu que la voix des femmes résonne en ces lieux, lançant ainsi un appel à toute l'humanité pour que soient respectées, entendues et écoutées les milliards de voix de femmes qui s'élèvent dans tous les pays, le plus souvent silencieusement ou dans l'indifférence générale, pour se libérer de cultures et de traditions archaïques qui les maintiennent dans la soumission à un culte dominateur et guerrier, dans l'ignorance de leurs droits, capacités intellectuelles et spirituelles, dans des conditionnements de servitude, solitude, et de renoncement à l'expression d'elles-mêmes.
J'en appelle à l'apaisement des relations humaines entre les deux sexes, et à l'expression du refus de la prolongation de la guerre ancestrale.
J'appelle à la paix, nos pères, fils, frères, époux, tous accouchés par un ventre de femme. Je les appelle à chercher et à trouver les voies de leur harmonisation avec le ventre de la Terre, matrimoine de vie et de toute l'humanité, des espèces et de notre évolution.
Je les appelle à respecter le mouvement cosmique de la vie et l'énergie créatrice.


3 - Mon troisième projet était d'offrir ma création chorégraphique "Prière pour une terre brûlée" à Hiroshima.
Spécialement créée en juin 2010 sur le Magnificat d'Arvo Part pour le Parc de la Paix et le Mémorial, cette prière dansée a été offerte à la mémoire de toutes les victimes du désastre atomique de 1945, et par extension, à celle de toutes les victimes de toutes les guerres et de tous les drames générés et orchestrés par l'humanité sur la planète Terre.
"Prière pour une terre brûlée" a été aussi présentée et enregistrée à l'Université de Tokyo le 2 Août associée à mon poème "Désert de terre" extrait de mon premier ouvrage "L'urgence d'aimer" écrit en 1990 et paru en 1996. Cet ouvrage sera à nouveau disponible sur mon site internet à partir du mois de novembre 2010.
D'une durée de 7 minutes, ma chorégraphie a été présentée et enregistrée dans son intégralité avec l'autorisation de la municipalité d'Hiroshima, le 10 Août 2010 après le coucher de soleil, dans les divers espaces du Parc de la Paix, près des monuments de la flamme de la paix, du Monument de la Paix pour les enfants, du Mémorial, et sur fond du A-bomb Memorial dome.
Prière pour l'aube à venir, une nouvelle aurore en paix, énergie du corps dans l'espace-temps des lieux et du mouvement de la vie pour l'inscription d'une conscience de paix, d'une volonté qui accorde le pardon aux générations ignorantes et guerrières qui nous ont précédés.
Prière qui écrit une réalité faisant acte de réparation et de guérison, libère l'énergie de la paix et l'affirme dans l'instant pour offrir au futur un enracinement dans la mémoire de paix qui nous traverse et nous relie à la mémoire de vie et de création.


Maintenant, chers amis, je souhaite partager avec vous, où je suis et partout dans le monde, dans vos associations et organisations, le vécu de cette expérience.
J'étudierai avec joie toutes vos propositions, suggestions, et invitations pour continuer, avec ce témoignage de vie et cette expérience, l'expression de ma danse de compassion et de mon chant de paix. à apporter une incarnation et une visibilité à la culture de la paix essentielle à diffuser et à promouvoir pour le vingt et unième siècle.

Ayons chacun et tous ensemble, beaucoup d'amour, de respect, de joie et de compassion pour la vie.


Mme Théa-Marie ROBERT
auteure, écrivaine et photographe
Médaille de Vermeil Arts Sciences Lettres
Messagère de culture de la paix pour l’Unesco,
66, Clos des Charmilles
74400 Chamonix Mont-Blanc France
Tél. 00 33 (0)4 50 53 21 03 - 00 33 (0)6 09 50 33 51
www.marierobert.com.