Au titre des créations de ce numéro de mars, la revue Florilège vous propose un périple intercontinental.

En ouverture, voici 4 poèmes de Boris Paillard, qui se définit lui-même ainsi : «jeune étudiant tout ce qu'il y a de plus étrange. Elu "dernier de la classe (moyenne)" par la société française pour la 21° année consécutive, il se le tient pour dit et éprouve un plaisir profond à écrire et partager ses écrits avec des inconnus».

Il réside actuellement à Montréal. Les textes que nous vous proposons de découvrir sont extraits de deux recueils récents, Force Est De Constater et Pour La Simple Et Bonne Raison.

Pour ne pas quitter le continent américain, et pour le quitter quand même, notons la présence de deux poèmes de Adolf P. Shvedchikov, né en Russie en 1937, et résidant tantôt à Los Angeles, tantôt à Moscou.

La traduction de ses poèmes depuis la langue anglaise est assurée par Raymond Bath, très ancien proche de FLORILEGE et lui-même animateur durant de longues années d'une revue de poésie en Belgique.

Le choix suivant s'est porté sur des textes de Katherine Roussos, américaine, née en 1976 : " j'ai débuté dans l'écriture par la poésie, tout comme mes premiers textes de langue française furent poétiques...
... le micro-regard du naturaliste confronte et transforme son cosmos. Osant le constat franc, scientifique ou enfantin, je poursuis une vision jusqu'aux limites de la pudeur, du dicible et du décent".

Catherine Roussos a déjà publié plusieurs ouvrages en langue française, un essai Décoloniser l'imaginaire (L'Harmattan 2007), un roman Mosaïque des Autresses (L'Harmattan 2009) et édite une revue de recherches et d'expression littéraires, Le Champ des Lettres (www.sielec.netroussos).

Ajoutons, pour en finir avec le continent américain, la présence de textes Erich von Neff, résidant à Los Angeles, observateur aigu des microcosmes de sa ville, celle d’un tout jeune auteur haïtien (dont les textes nous furent apportés par l’association Enfants-Soleil qui œuvre en Bourgogne en faveur d’Haïti) Dénéus Garenscha, et d’un auteur français expatrié à New York, Jean-Michel A. Hatton dont les écrits se placent sous un manifeste : « J'ai lu il y a quelques mois de cela que la poésie moderne était morte, qu'elle avait été vidée de tout sens car devenue par trop insensible aux conditions humaines de notre temps, inaccessible aux esprits et aux âmes du commun des mortels...»


L'auteur suivant, Nicolas Blanc, ne constitue pas une découverte, puisque Florilège l’a déjà accueilli à deux reprises ( numéros 119 et 130). L’auteur nous présente 3 textes d'un ensemble dont il dit : « ( je vous propose des textes que) j'ai tâché de faire venir à maturité, avec le travail d'écriture, le temps et le détachement... Une fois de plus, j'essaie de tendre à cet équilibre essentiel d'une parole poétique à la fois accessible et singulière ».

Nicolas Blanc est né en 1970 et vit en banlieue parisienne, et a publié à ce jour 5 recueils.

Autre participation qui est une seconde parution dans Florilège, celle de Yannick Torlini, dont nous donnerons des extraits d'un ensemble intitulé Poème de l'Immobilisme, lui-même partie d'un recueil (en recherche d'éditeur) : Polaroïds.

Geneviève Convert présente également au sommaire de ce numéro de Florilège, peut faire figure d'ancienne comparse, elle qui, longtemps installée à Beaune, nous rendait régulièrement visite lors des Rencontres poétiques.

Un choix de pièces classiques de Claude Cagnasso, évoquant le Morvan où il s'est retiré depuis quelques années, viendra nous rappeler la veine savante et stylée qu'il a déjà eu l'occasion lors de la publications de nombreux recueils de nous faire apprécier.

Patrick Werstink manifeste également de l'actualité de l'écriture classique. Nous avons retenu une série de poèmes participant de recherches formelles, composée de 6 babelins (2 dizains babelins, 3 onzains babelins, et 1 sonnet babelin).

Peut-être cela vous laisse-t-il rêveur, alors :

Il pose sur la Grande Ourse son écritoire,

Le poète qui voyage dans le mystère.

Son rêve futile pèse sur les heurtoirs

Des questions troubles, la grâce du phalanstère


Patrick Werstink vient de publier aux éditions polder ("territoire gagné sur l'amer") Les certitudes précaires, recueil d'aphorismes serait-on tenté de dire, dont la lecture semble une sorte de traversée de l'atlantique des mots, au mieux à la voile, sinon, à la rame...

La plupart de ces textes s’accompagne d’illustrations de Pierre Vella spécialement réalisés pour l’occasion.


La revue Florilège, c’est également un ensemble de rubriques dont les habituelles observations sociologiques (et socioillogiques) de notre Huron, Louis Lefèbvre, l’évocation de grandes figures peu ou mal connues au titre de leur activité littéraire présentées par Jean Claval qui évoque ici Pelham Grenville Woodehouse - on se demande comment ces anglais s'arrangeaient pour bénéficier dès la naissance de tels prénoms ? Humoriste créateur d'un duo de légende (un aristocrate et son majordome), il aura pâti d'une incartade radiophonique lors de sa rétention en Allemagne par les autorités nazies durant la deuxième guerre mondiale, qui lui a valu un ostracisme dont il ne se sera jamais guéri...

- Chloë Malbranche, doctorante en philosophie nous livre quelques pages d'une thèse sur l'Art Mural : Poétique des murs, réflexions éparses sur le graffiti. Ces pages ont déjà été publiées dans un ouvrage paru aux éditions Vermifuge (Editions associatives résidant à Nolay) animées par Perrin Grimard, actif trublion des Lettres bourguignonnes et assimilées.

- La nouvelle rubrique créée dans le numéro 137 pour la présentation du blog de Lucette Desvignes nous permet cette fois de faire connaissance avec le Gardien des mots qui a sorti pour nous quelques mets choisis de son garde-mots ( "J'ai un garde-mots comme d'autres ont un garde-manger. Pour les mots et le fromage, c'est bien mieux qu'un réfrigérateur").

Depuis 2009, le Garde-mot nous propose son almanach, panier garni pour amateur de saines nourritures demeurées, malgré leur âge parfois, pleines de saveur.


Ce numéro particulièrement savoureux contient en outre le compte-rendu de l’intervention de Guy Gofette ( poète, directeur chez Gallimard de la collection poésie/jeunesse) lors des Rencontres de Beaune en octobre dernier, et l’évocation de deux « poètes qui s’ignorent », par Christian Amstatt.

Enfin, on retrouvera avec son recul brésilien habituel le coup d’œil d’Yvan Avena (L’Europe est mal partie), et les notes de lecture concernant des revues associatives consœurs et des ouvrages nouvellement parus.


Stephen BLANCHARD

Aeropagblanchard@aol.com.