Philosophie et pensées de notre temps !


LA CONSCIENCE INDIVIDUELLE D’UN CITOYEN DU MONDE


S’ADRESSE A LA CONSCIENCE UNIVERSELLE DES PEUPLES


Etat du monde- crise des valeurs_ politique-morale et philosophie


Notre humanité progresse à pas de géant, relativement aux progrès des sciences et des techniques.
Cependant, la réflexion sur le sens et la totalité : c'est-à-dire, l’espèce humaine et son environnement : la planète humaine et la planète terre, ne va pas au même rythme.

Depuis l’écroulement du système communiste à l’est de l’Europe, il ne reste qu’un seul système actuellement sans concurrence et pire, sans alternative possible rapidement. Or, ce capitalisme est incapable de se réguler lui-même de façon moralement et socialement acceptable.


C’est pourquoi, je suis très sceptique, malgré les améliorations techniques possibles, s’agissant des décisions prises par le G20. La régulation du capitalisme n’est pas une espérance de bien–être pour les peuples. Se limiter à cela, ampute à moyen terme, la possibilité historique d’envisager un autre modèle alternatif de civilisation.


La crise financière, comme l’a précisé le philosophe André COMTE-SPONVILLE(1) « … est d’une certaine façon, entraînée par la crise de civilisation. Quand on ne s’intéresse qu’à soi : au fric, au pouvoir, on déclenche des crises …. »


Nous vivons dans un monde, où les normes dominantes sont devenues le narcissisme et le nihilisme. Le nihilisme conduit bien des personnes et des organismes à ne s’intéresser qu’à leur quotidien de proximité.
Le narcissisme conduit son ego : faire l’éloge de sa seule réalité.


Quant à la morale ? Elle est incapable de réguler le capitalisme. Malgré en Europe, le christianisme majoritaire dans les esprits, la conscience morale des patrons n’a pas suffi à améliorer le sort de la classe ouvrière du XIXe siècle. Il y a fallu des luttes sociales et politiques, avec leur cortège de morts et d’arbitraire pour avancer vers plus de justice sociale. Et en ce début de troisième millénaire, des questions comme celle du respect de cette composante de l’humanité qu’est le sexe féminin ne sont toujours pas résolues, malgré certaines avancées.


Je cite encore COMTE – SPONVILLE : « Dans une crise de civilisation, quand les gens manquent de repères, ils ont besoin de se raccrocher à des valeurs. Cependant, l’erreur serait de compter sur la morale pour surmonter une crise économique et pour donner l’orientation politique nécessaire au bien commun des peuples ».


Adepte des catégories philosophiques de la pratique comme GRAMSCI, il faut donner à notre conscience cet outil philosophique du point nodal de l’articulation entre nos pratiques et notre conscience, et être des citoyens acteurs.


DELEUZE (autre grand philosophe français) indiquait pour sa part : " Il suffit de ne pas comprendre pour moraliser ". Ainsi, si je lie son affirmation à l’actualité, il est tellement plus simple d’expliquer que la crise vient des méchants traders, plutôt que de la conception d’un système politique qui a des structures et normes aliénantes et oppressantes. Quand des dirigeants politiques sont en échec, qu’ils atteignent les limites de leur pouvoir, ils parlent de morale au bon peuple. C’est ainsi, que ces dernières années, bien des dirigeants politiques parlent des devoirs des citoyens, (en omettant de parler de leurs devoirs d’Etat) (2).



Présentement, les débats sur : le consumérisme, le pouvoir, la gestion, les jeux du cirque modernes : footballeurs milliardaires, élus d’émissions dites de télé réalité, font rêver. Or, ces types de débat sont plus petits, plus pauvres, que les débats antérieurs sur l’existence ou non de Dieu, sur les valeurs laïques, ou ce qui est premier : la matière ou l’esprit !



Par l’image, le son, des images rapides, tronquées souvent de leur contexte, circulent, et suscitent débats et controverses. Ceci, alors que les citoyens sont privés du regard critique de leur propre jugement par l’absence d’éducation à la philosophie et à son histoire.



En ce XXIe siècle, notre apprentissage de la vie aurait bien besoin de relire : " Les essais de Montaigne, l’éthique de Spinoza, , la critique de la raison pratique de Kant, le capital de Marx…. Ou des grands littéraires des mœurs de leur temps : Balzac, Hugo, Tolstoï… ou penseurs de l’humanisme, et du pacifisme et de la non violence."



Parmi les devoirs d’Etat, il est, ce que KANT appelait des impératifs catégoriques : Ainsi selon Guy CREQUIE, l’action pour la paix et la mobilisation des Etats pour l’écologie en font partie.



La crise de civilisation ou crise philosophique et idéologique que nous connaissons a pour exigence, besoin de signes forts, d’actions du pouvoir politique pour rétablir : le sens, la direction à donner à l’humanité.



Savez-vous, que dans le droit international encore, il n’existe aucune définition des concepts de PEUPLE et de VIE. Or, en théorie, on trouve dans tous les grands courants de pensée, les possibilités de transformer en actes positifs, les conflits entre peuples et ethnies par l’intelligence de la nécessité.


- Une conception hindouiste : le conflit, en tant que destructeur - le conflit en tant que Créateur, le conflit en tant que source de violence et en tant que source de développement. Etre praticien du conflit, c’est assumer un troisième rôle – celui de conservateur par une transformation du conflit, évitant la violence et favorisant le développement.


- Une conception bouddhiste : L’origine Co-dépendante, tout s’imbrique dans une relation de causalité réciproque. Les conflits n’ont ni commencement ni fin, et nous partageons tous la responsabilité ; aucun acteur (un homme d’Etat par exemple, n’assume à lui seul toute la responsabilité (monopole), toute la faute ne saurait retomber sur un unique acteur).


- Une conception chrétienne : la responsabilité de la transformation du conflit incombe en dernière analyse aux individus, par la décision individuelle qu’ils prennent d’agir pour promouvoir la paix plutôt que la violence.


- Une conception taoïste : Tout est yin et yang, bien et mal, il est très probable, que l’action choisie ait également des conséquences négatives et que l’action non choisie ait pu avoir des conséquences positives : d’où, la nécessité de la réversibilité, de ne faire, que ce qui peut se défaire.


- Une conception islamiste : la force découle de la soumission collective à un objectif commun, dont la responsabilité concrète du bien-être de tous.


- Une conception judaïque : la vérité réside moins dans la formule, que dans le dialogue nécessaire pour parvenir à cette formule : ce dialogue n’a ni commencement, ni fin.


- La conception laïque : l’humanisme laïc repose sur le principe de la liberté de conscience. L’idéal laïc ne s’accommode nullement de l’idée de développement séparé tel qu’il existe parfois dans les sociétés de type anglo-saxonne. L’éthique laïque, doit mener à la justice sociale, à l’égalité des droits et des chances, l’éducation laïque, l’école, le droit à l’information, l’apprentissage de l’esprit critique par la philosophie, sont la condition de cette égalité de traitement, ce qui ne veut pas dire égalité de résultats, car chaque être humain est un être unique et spécifique avec ses potentialités, sa richesse intérieure. Ensuite, l’idéal laïc, comme les autres conceptions, a ses déviances, car les conduites humaines ont bien des écarts avec les prescriptions.



Ainsi, par exemple, pour paraphraser en quelque sorte, ce qui a été indiqué par le penseur socialiste Jean JAURES : « L’homme porte en lui la guerre, comme la nuée dormante porte l’orage."


Le Philosophe ALAIN n’est pas tendre lorsqu’il a mentionné que l’exercice du pouvoir est de corrompre nécessairement les individus qui l’exerce.


C’est donc aux citoyens d’être acteurs et de donner aux élites dirigeantes, à ceux et celles investis d’un pouvoir de décision : le sens, la direction à donner à l’humanité.



C’est ce que je vais essayer de faire par le plaidoyer à venir expliquant selon Ernesto KAHAN, avec ma modeste personne, le bien fondé d’attribuer le prix Nobel de la paix 2010 aux Maires des villes d’Hiroshima et de Nagasaki qui animent le réseau mondial des Maires pour la paix et qui sont les élus de Villes : dont les souffrances des populations méritent cet acte de justice et de reconnaissance de leur drame.


© Guy CREQUIE

Poète, écrivain, et chanteur français pour la paix.

Blog http://guycrequie.blogspot.com. (1) André COMTE –SPONVILLE = interview accordée au journaliste Francis BROCHET, « le Progrès, dimanche 11 octobre 2009


(2) Dans mon ouvrage à paraître durant le premier trimestre 2010 " Réconcilier les droits et les devoirs "(pour l’avenir de l’humanité) - Editions de Saint – Amans, j’expose pourquoi et comment articuler les droits et les devoirs et j’explique la confusion qui existe parfois dans l’usage du recours à : l'éthique et à la morale employées parfois de façon identique, ceci, alors que leur signification est différente. J’explique également, dans cet essai, le sens précis de l’emploi des mots de : sujet, individu, personne, lesquelles, font encore l’objet de contre - sens dans l’utilisation de leur signification particulière.